Ara et Dayza forment le groupe de rap Akhlou Brick Paradise. Artistes confirmés, les deux Mbourois, qui sont en conflit avec Ngaaka Blindé, ont brillamment marqué de leur empreinte le rap sénégalais. Ils ont brisé les codes et ont gagné la confiance des sponsors.
‘’Ak fi rewmi Tolou’’, ‘’Sama choice’’, ‘’Fayma money’’, ‘’I’m sorry’’, pour ne citer que ceux-là. Ils sont nombreux, les morceaux d’Akhlou Brick Paradise qui ont trôné en tête des tendances YouTube, dès leur sortie. Le dernier clip cité, sorti il y a cinq de cela cinq ans, a aujourd’hui plus de cinq millions de vues sur YouTube.
Akhlou Brick s’est, en effet, habitué à battre des records. À la sortie de son album ‘’Raize’’, ce groupe de rap était le plus écouté sur Deezer, devant des musiciens internationaux comme Maître Gims et Davido.
Aujourd’hui plus que jamais, ses sons font partie des productions les plus attendues par les mélomanes. Depuis que le clash entre ce groupe et le rappeur Ngaaka Blindé est relancé, il se repositionne au-devant de la scène. En un jour seulement, ‘’Effect de l’air’’ a cumulé 591 000 vues.
Qui sont les artistes qui forment ce groupe ? Fondé en 2011, Akhlou Brick Paradise est composé de deux rappeurs : Arafat et Ridial. Par la suite, chacun décide de changer de nom d’artiste. Ainsi, Arafat se fait appeler Mister Ara et Ridial, Dayza Kala. Quelque temps après, une nouvelle fois, chacun apporte une modification sur son appellation, ce qui donne finalement : Ara et Dayza. Ils ont choisi d’utiliser le canevas de la musique pour exprimer leurs sentiments et leurs idées.
Leur particularité, c’est qu’ils étaient jeunes étudiants à l’Ucad, au moment de leur apparition sur la scène musicale. C’est pour cela qu’au-delà de la musicalité, une attention particulière est portée à l’écriture. D’ailleurs, Ara et Dayza ont commencé à rapper depuis leur enfance, en étant élèves. Ils étaient d’abord dans un groupe de rap appelé ABP. Un groupe créé en 2004 par un ensemble de jeunes élèves qui habitaient le même quartier. ‘’Nous avions le rêve de réussir et d’être des responsables dans la vie. Évidemment, nous étions déjà des amis, avant la formation du groupe. Nous étions quatre au début et deux à la fin. Mais au début, nous n’avions pas officialisé le rap que nous faisions. Et cette séparation n’est pas due à un acte de trahison, comme on a tendance à le voir. L’un a laissé le game (hip-hop) et l’autre est allé en Espagne’’, explique l’un des rappeurs.
Chouchous des étudiants
Il faut dire qu’Akhlou Brick Paradise a gagné le cœur du public sénégalais, après avoir marqué son empreinte à Mbour. Il y a dix ans, le single ‘’Nioun la boyou kan’’ annonçait déjà leur avenir prometteur dans le hip-hop. Les ‘’twins’’, devenus une famille, atteignent la popularité grâce à leur persévérance. Il a fallu la sortie de plusieurs singles avant le clip ‘’Sénégal Let’s do it’’ pour que les jeunes Mbourois s’imposent sur le plan national.
Depuis, ils sont très bien suivis et presque tous leurs titres sont appréciés. Mais c’est ‘’Sama choice’’ qui les a propulsés au-devant de la scène, en 2014. Ce produit a été vendu en Espagne et en Amérique du Sud.
Il y a un an, Akhlou Brick a été au cœur d’une polémique sur les réseaux sociaux, à cause du clip ‘’Ak fi rewmi Tolou’’. Dans ce morceau, les rappeurs interpellent directement l’ange de la mort. Ce qui a quand même augmenté leur cote de popularité, malgré les critiques. Ara et Dayza se complètent. Le premier nommé est notamment reconnu pour son talent de musicien et l’autre pour sa capacité d’écrire des textes poignants. Créatifs, ils apportent, ensemble, une bonne fraîcheur sur la scène sénégalaise.
Ils ont particulièrement séduit les étudiants. Puis, dévoués à leur indépendance artistique, les rappeurs ont su diversifier leur offre musicale et élargir leur public. Les rythmes dansants prennent de plus en plus la place des ‘’ boums boums interminables. Les acolytes ont dilué le rap et ont réussi à capter l’attention du plus jeune public et des femmes.
Ainsi, Ara et Dayza remplissent les salles de concert à Mbour, à Dakar, et dans les régions du Sénégal.
Il faut souligner qu’ils ont bien soigné leur image. Comme Dip, ils font partie des premiers rappeurs à avoir délaissé les t-shirts XXL et les baggies. Ils ont apporté dans le game le style des jeunes étudiants. Ainsi, ils ont gagné la confiance de grandes firmes qui leur ont confié leur image de marque.