Amadou Ba, le nouveau Premier ministre du Sénégal, est un haut fonctionnaire de l’administration fiscale doublé d’un militant politique de premier plan au sein du parti de Macky Sall.
Trois ans après la suppression du poste de Premier ministre, Macky Sall a choisi ce cadre de la haute administration des impôts et domaines pour matérialiser sa restauration.
Les relations entre le chef de l’Etat et l’homme sur lequel il a porté son choix pour les commandes du gouvernement seraient plus vieilles que l’arrivée de M. Sall à la présidence de la République.
Amadou Ba, devenu directeur général des impôts et des domaines en 2006, a publiquement attribué sa nomination à ce poste à l’actuel chef de l’Etat, Premier ministre de cette époque-là.
Titulaire d’une maîtrise de sciences économiques (1980) et d’un brevet de l’ex-Ecole nationale d’administration et de magistrature (1988), il intègre les impôts et domaines et en gravit les échelons jusqu’au dernier.
Après sa formation professionnelle initiale au Sénégal, le jeune fonctionnaire jette son dévolu sur l’Institut international d’administration publique de Paris pour se perfectionner. Il se rend jusqu’à la lointaine ville américaine de Baltimore pour étancher sa soif de savoir-faire. L’Ecole nationale des impôts de Clermont-Ferrand, en France, l’a également accueilli pour un stage de formation.
Chef d’inspection à Dakar Plateau I (1990-1992), il exerce ensuite les fonctions de commissaire contrôleur des assurances à la direction des assurances jusqu’au milieu des années 90 et accède au poste d’inspecteur vérificateur des enquêtes fiscales.
L’actuel chef du gouvernement, âgé de 61 ans, a piloté le centre des grandes entreprises de la direction des impôts, la direction des impôts (2004) ensuite, puis la direction générale des impôts et des domaines (2006). Il est présenté par certains fonctionnaires de l’administration fiscale comme l’artisan du Code général des impôts en vigueur depuis janvier 2013, près d’un an après l’accession de Macky Sall à la présidence de la République.
Nommé ministre de l’Economie et des Finances, le 2 septembre 2013, dans le gouvernement d’Aminata Touré, Amadou Ba entame alors une importante carrière ministérielle en ne prenant en main que des ministères dits de souveraineté : l’Economie, les Finances, le Plan, puis les Affaires étrangères.
Mais en novembre 2020, il est écarté du gouvernement en même temps que d’autres poids lourds, dont Amadou Makhtar Cissé (Energie) et Aly Ngouille Ndiaye (Intérieur) : il se murmure que les ex-ministres sont victimes de leurs ambitions présidentielles.
Mais les liens étant quelquefois très forts en politique, le haut fonctionnaire doublé d’un militant de l’Alliance pour la République (APR) et ancien militant de la jeunesse socialiste garde un pied dans l’entourage présidentiel et se fait la coqueluche des médias, même s’il ne siège plus au Conseil des ministres pendant presque deux ans.
L’homme de belle allure et à la tenue vestimentaire irréprochable prend part aux batailles politiques de l’APR, le parti du chef de l’Etat. Aux élections municipales du 23 janvier comme au scrutin législatif du 31 juillet de cette année, lors duquel il s’est faire élire député.
Marié et père de trois enfants, le quatrième Premier ministre de Macky Sall est décrit dans son entourage comme un féru de sport, de lecture et de jeux de l’esprit.
Le chef de l’Etat l’a choisi en raison de sa ‘’compétence’’, de son ‘’dévouement’’, de son ‘’pragmatisme’’ et de son ‘’efficacité’’ dans le traitement des urgences, a déclaré le secrétaire général de la présidence de la République, Oumar Samba Bâ.