Les documents déclassifiés ne mentionnent pas les pays où des partis et des candidats ont reçu des financements russes. Une source proche du dossier cite cependant certains pays d’Afrique du Nord ainsi que Madagascar.
La Russie a discrètement envoyé au moins 300 millions de dollars à des partis politiques et des candidats dans plus de vingt pays, dont des Etats africains, depuis 2014 pour tenter d’y influencer des élections, selon des documents déclassifiés, publiés le lundi 12 septembre par le département d’Etat américain.
Ces documents citent des estimations des renseignements américains, relatives aux efforts déployés par Moscou pour soutenir les hommes politiques et les partis qui lui sont favorables.
Les renseignements américains n’ont pas précisé les noms des pays concernés. Une source proche du dossier au sein de l’administration Biden a cependant révélé à la presse américaine que Moscou aurait, entre autres, financé des partis ou candidats en Albanie, en Bosnie, au Monténégro, à Madagascar, en Equateur et dans certains pays d’Afrique du Nord.
Cette même source a précisé que la Russie a fait acheminer des fonds à des partis et des personnalités politiques jusqu’en Amérique centrale, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en utilisant des compagnies publiques russes.
La Russie aurait également fait appel à des sociétés-écrans et des contrats fictifs pour envoyer des fonds en Europe. Elle aurait par ailleurs utilisé de l’argent liquide ainsi que des cryptomonnaies et des cadeaux « luxueux ».
Commentant les estimations des renseignements américains, un haut responsable de l’administration Biden pense qu’il s’agit là « d’estimations minimales, et que la Russie a probablement transféré secrètement davantage de fonds qui n’ont pas été repérés ».
Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a, quant à lui, déclaré que l’ingérence supposée de la Russie dans des élections à l’étranger « est une attaque contre la souveraineté », et « une tentative d’éroder la capacité des peuples à travers le monde à choisir les gouvernements qu’ils jugent les plus aptes à les représenter ».