Sollicité par A. Diallo qui voulait se « purifier », M. A. Thiam a fini par faire de cette dernière son objet sexuel. Hier, le tribunal des flagrants délits de Dakar l’a condamné à deux mois ferme pour charlatanisme.
Si cela ne tenait qu’aux avocats d’A. Diallo, le marabout M. A. Thiam serait poursuivi pour viol et non pour charlatanisme uniquement. Les conseils ont demandé au tribunal de se déclarer incompétents puisqu’il s’agit de viol ; une infraction passible devant la chambre criminelle. Car, M. A. Thiam est accusé d’avoir envoûtée A. Diallo pour entretenir avec elle plusieurs rapports sexuels. Couturière, la jeune dame a été mise en rapport avec le marabout, par sa mère, en juin dernier, pour être « purifiée ». Dès le premier bain mystique, le charlatan a commencé à lui proposer une partie de plaisir pour, dit-il, recueillir du sperme et en faire des grigris.
Si A. Diallo a résisté, elle déclare avoir cédé depuis le jour où elle a remis au supposé guérisseur, venu chez elle, 70.000 FCfa. « Après avoir reçu la somme demandée, il a récité quelque chose et j’ai accepté immédiatement », a-t-elle raconté aux gendarmes.
Le charlatan, poursuit-elle, est revenu à la charge sous prétexte que le premier liquide séminal qu’il avait recueilli n’était pas bon. Hier, à la barre, elle a précisé que c’est avec des grigris et une amulette que M. A. Thiam l’a envoutée pour arriver à ses fins. Une accusation battue en brèche par le prévenu.
À l’en croire, les relations sexuelles étaient consenties et n’ont aucun lien avec le travail mystique. « Nous avons eu quatre rapports chez elle à Sébikotane et un chez moi à Pout. Nous sortions ensemble et elle le cachait à ses parents », a-t-il confié.
« Nous n’avons jamais eu de relation amoureuse », rétorque A. Diallo. Me Ngoné Diop de la partie civile a dénoncé le règlement du parquet qui, dit-elle, n’a pas joué en faveur de sa cliente. L’avocate a réclamé 10 millions de FCfa pour le préjudice subi. Conseiller de la défense, Me Alioune Badara Fall a demandé que le prévenu soit condamné pour charlatanisme. « Le métier de marabout est à risque. Si l’on n’obtient pas gain de cause, on l’accuse de charlatan », a déploré Me Seydi. Alors que le parquet a requis six mois ferme, Me Iba Mar Diop a sollicité une application bienveillante de la loi et a demandé que le montant réclamé soit minoré. Le tribunal l’a fait en condamnant M. A. Thiam à deux mois ferme et à allouer un million de FCfa à A. Diallo.