Les compagnies de sécurité privées mandatées par Pékin servent à sécuriser les intérêts économiques de la Chine en Afrique, tels que les installations minières, les ports et les projets d’infrastructures.
La Chine a fait appel à des services de compagnies de sécurité privées (PSC/Private Security Contractors) dans quatorze pays africains, et exporté des armes vers 13 pays du continent entre 2018 et 2021, selon une étude publiée le vendredi 19 août, par Rand Corporation, un influent think tank américain qui conseille le Pentagone.
Intitulée « les exportations d’armes et les entreprises de sécurité privées de la Chine » (China’s Weapons Exports and Private Security Contractors), l’étude a précisé que des compagnies de sécurité privées mandatées par l’empire du Milieu ont opéré durant les quatre dernières années en RDC, en Guinée, au Kenya, en Libye, au Mali, au Mozambique, en Somalie, en Afrique du Sud, au Soudan du Sud, en Tanzanie, en République centrafricaine, à Djibouti, en Ethiopie et au Soudan.
La mission de ces compagnies était de « protéger et de sécuriser les intérêts économiques de la Chine en Afrique, tels que les installations minières, les ports et les projets d’infrastructures ».
Classé comme le plus puissant think tank aux Etats-Unis, Rand Corporation a d’autre part précisé dans son étude financée par le département d’Etat américain que la Chine a exporté des armes vers 13 pays africains entre 2018 et 2021. Il s’agit de l’Algérie, de l’Angola, de l’Egypte, du Gabon, de la Centrafrique, de Djibouti, de la Mauritanie, de l’Ethiopie, du Soudan, du Nigeria, du Rwanda, de l’Ouganda et de la Zambie.
Ces armes sont notamment des avions de combat, des drones, des systèmes d’artillerie, des véhicules blindés, des missiles, des navires de guerre et des capteurs militaires utilisés dans la détection, la reconnaissance et l’observation.
L’étude indique que la forte présence de compagnies de sécurité privées mandatées par le gouvernement chinois et la hausse des exportations d’armes chinoises vers les pays africains atteste de « l’influence croissance » de la Chine en Afrique.
A l’échelle internationale, l’étude révèle que 48 pays ont reçu des armes ou des services de compagnies de sécurité privées de la part de la Chine, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
La Chine ne dispose que d’une seule base militaire en Afrique. Cette base navale installée à Djibouti depuis 2016 sert, selon Pékin, à « effectuer des missions navales anti-piraterie au large de la Somalie, à fournir une assistance humanitaire et à faciliter la participation des troupes chinoises aux missions de maintien de la paix de l’ONU en Afrique ».
Mais selon les observateurs, cette première base navale de l’armée populaire de libération chinoise en Afrique, un continent devenu en 2009 le premier partenaire commercial de la Chine et où Pékin investit massivement depuis plusieurs années, sert également à sécuriser les importants intérêts économiques de la deuxième puissance économique mondiale dans la région et à positionner le géant asiatique en tant que grande puissance mondiale, au même titre que les Etats-Unis ou la France et le Japon qui disposent déjà de bases militaires à Djibouti.