L’Organisation mondiale de la santé (Oms) prend au sérieux la progression de la variole du singe. Plusieurs pays ont été touchés en Afrique de l’Ouest comme la Guinée, le Nigeria, le Ghana… Pour l’instant, le Sénégal a mis en alerte le Centre des opérations d’urgence sanitaire, qui est en train d’élaborer un plan de contingence spécifique.
La variole du singe est à nos portes… Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), des cas suspects ou positifs ont été déjà enregistrés en Afrique de l’Ouest : il s’agit de la Guinée, du Ghana et du Nigeria. «Il a été confirmé 36 cas au Nigeria, 10 en République démocratique du Congo, 8 en République centrafricaine, 3 au Cameroun et 2 en République du Congo. Le Ghana et le Maroc, qui n’avaient pas enregistré de cas de variole du singe auparavant, ont maintenant respectivement 5 et 1 cas confirmés et en plus de l’Ethiopie, la Guinée, le Libéria, le Mozambique, la Sierra-Leone, le Soudan et l’Ouganda, tous les pays sans incidents antérieurs ont également signalé des cas suspects. Ce qui est clairement une situation inhabituelle qui touche de plus en plus de pays», a détaillé Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), lors d’une conférence virtuelle tenue hier. Au niveau mondial, la progression est aussi très soutenue. «Je peux confirmer qu’il y a maintenant un total de 1900 cas confirmés dans 39 pays à travers le monde, dont huit pays d’Afrique», enchaîne Dr Matshidiso Moeti.
Pour l’Oms, il est essentiel d’aller vite pour endiguer la propagation de cette épidémie. Par conséquent, un Comité d’urgence sur la variole du singe a été convoqué jeudi prochain pour voir si cela représente une urgence de santé publique de portée internationale.
Mise en place d’un plan de contingence
Depuis l’apparition des premiers cas en Afrique de l’Ouest, le Sénégal a renforcé le contrôle au niveau des frontières, la surveillance des points d’entrée et des groupes considérés à risque et la mise en place d’un stock de vaccins en relation avec le bureau de l’Oms à Dakar.
La variole du singe a été détectée pour la première fois chez l’homme en 1970 dans la région africaine et depuis lors, la plupart des cas ont été signalés dans les zones rurales et les forêts tropicales. C’est une maladie virale qui peut se transmettre de l’animal à l’homme, mais aussi d’une personne à une autre, par un contact étroit avec une personne infectée et/ou des objets, notamment des vêtements et draps, ainsi que des gouttelettes respiratoires. Selon l’Oms, les symptômes, qui durent entre deux et quatre semaines, comprennent généralement une éruption cutanée ou des lésions, de la fièvre, des maux de tête intenses, des douleurs musculaires, des maux de dos, une baisse d’énergie et des ganglions lymphatiques enflés. Alors que le taux de létalité, ajoute l’Oms, est d’environ 3 à 6%.