« Mercredi de tous les dangers ! »; »Le Sénégal se dirige vers l’abîme »; « Sauvons notre démocratie »; »De l’électricité dans l’air ». Les slogans catastrophistes ne manquent pas pour alerter sur la manifestation initiée, ce mercredi, par les leaders de l’opposition et, notamment, ceux regroupés autour de la Coalition « Yewwi Askan-Wi »(YAW). Ainsi, notre climat politique est lourd de dangers ,voire de menaces susceptibles de précipiter le pays vers l’abîme. Notre responsabilité première est alors interpellée. Elle est engagée, au prime abord.
Depuis un bon bout de temps, les contestations anté-et post-électorales s’observent dans l’arène politique. Nos acteurs se heurtent souvent à un mur tenace d’incompréhension. Le dialogue national organisé n’y est pour rien. L’on assiste à un véritable dialogue de sourds. Ne dit- on pas que la discussion est le tamis de la vérité? Elle est l’humus dans lequel prend forme, pour ne pas dire, germe le consensus.
Pour des questions de parrainage et de parité, la démocratie sénégalaise est en passe d’arborer un visage hideux. Elle est en passe de perdre son titre de « nec plus ultra » au sein d’une Afrique en proie à des crises épisodiques, cycliques dont l’enjeu principal est le contrôle du pouvoir. N’est-il pas alors temps de fixer d’autres règles du jeu…électoral sans exclure personne ? Voilà une question que nous jugeons éminemment importante. Preservons cet îlot de démocratie qu’est le Sénégal dans cet océan ouest-africain farci de guerres fratricides. Il nous faut donc inventer d’autres mécanismes permettant d’aller vers une rationalisation de des partis politiques. Oui ! Il faut réguler. On n’a vraiment pas besoin d’une jungle où des bêtes politiques s’adonnent s’entretuer méchamment pour assouvir leur soif inextinguible d’avoir et de pouvoir et ce, sans aucun souci pour le peuple souverain.
Aujourd’hui, les nerfs semblent être en surchauffe en cette veille d’élections législatives. Il est grand temps de mettre le Sénégal au dessus de toutes ces contingences politiques. Il en vaut tous les sacrifices.
Aux leaders de l’opposition comme du pouvoir, qu’ils sachent que personne n’a le droit de brûler ce pays que nous aimons comme notre âme et considérons comme à la prunelle de nos yeux. « Gouverner avec vertu, s’opposer avec raison ».Telle doit être la torche qui doit guider, à chaque souffle de vie, nos pas. L’Afrique et le monde nous regardent. Nous avons le devoir de rendre exceptionnelle l’exception sénégalaise.
Dieu sauve « Sunugaal »!
*Ibrahima NGOM Damel,
Journaliste