Les populations de Ngandiouf lancent un cri de cœur. Située dans le département de Tivaouane (arrondissement de Niakhène), cette Commune de 306 Km2 qui polarise quelques 107 villages avec 40.000 âmes, semble être la grande oubliée des politiques étatiques.
Du moins, si l’on en croit Modou Sow, un responsable politique au niveau de cette localité : »Au niveau de notre Commune, le constat est vraiment amère. Nous sommes à la marge de la modernité par ce que dépourvus, ne serait-ce que, les infrastructures de base. Le poste de santé de la Commune n’a plus d’infirmier depuis presque plus de 6 mois. Il est aussi à signaler que les autres 2 postes de santé ne sont pas fonctionnels . Pour se procurer des soins médicaux, il nous faut parcourir plus de 12 Km sur une piste cahoteuse et, puis ,environ 10 autres Km pour aller à Mékhé. C’est lamentable. On se demande si nous sommes du Sénégal », a dit avec rage le Président du Mouvement » Modou Maire (M2M).
Et il poursuit en dressant un tableau si sombre de cette localité nichée dans les entrailles du Cayor traditionnel: » Nous avons le taux d’électrification rurale le plus faible de la région, voire du Sénégal. Le chômage des jeunes y est chronique et nous notons une absence de financement alloué aux femmes et aux jeunes. Ce qui accentue davantage la pauvreté. Sur un autre registre, le système éducatif bat de l’aile au niveau de la Commune de Ngandiouf car l’unique Collège d’Enseignement Moyen (CEM) est sous abris provisoires et ce, depuis sa création. Sur les 26 écoles primaires existantes, deux seules ont un cycle complet. Nous n’avons encore ni école maternelle ni lycée. »
Face à cette situation fort déplorable, le chef de file de M2M, d’inviter l’Etat à réagir avec diligence
: »Cet état dans lequel est plongée notre localité est, en grande partie, dû à l’absence de répondant au niveau local. C’est pourquoi nos populations sont laissées à elles-mêmes et souvent considérées comme du bétail électoral à chaque élection. Il est grand temps que les choses changent du bon côté. Le Gouvernement de la République du Sénégal est alors appelé à intervenir pour changer la donne ».
Ibrahima NGOM