Depuis plusieurs semaines, des cas de variole du singe ont été découverts en Europe et en Amérique, suscitant une vague de peur quant à une nouvelle pandémie. Mais d’après Africa CDC, le continent a déjà enregistré plusieurs cas du virus entre 2020 et 2022, et les a maîtrisés « sous les radars ».
En pleine crise de covid-19, les pays africains ont enregistré des résurgences de variole du singe, a annoncé ce jeudi 19 mai, Ahmed Ogwell Ouma (photo), directeur par intérim du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC). Selon le responsable, ces épidémies ont été maîtrisées, sans créer la panique au sein des populations ou dans les médias.
« Durant la covid-19, nous avons eu au moins deux foyers des cas de variole du singe, mais ils étaient tous sous les radars. Et nous les avons gérés et contenus. Maintenant qu’ils apparaissent ailleurs, ils font la Une des journaux », a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse hebdomadaire. Ces cas sont apparus essentiellement au sein de communautés de personnes vivant près des forêts en Afrique centrale (en RDC, en RCA et au Cameroun) essentiellement, ainsi qu’au Nigeria.
Cette déclaration intervient alors que les récents cas de variole du singe apparus en Europe et en Amérique continuent de défrayer la chronique. Depuis le début du mois de mai, cette maladie bénéficie d’un coup de projecteur, après être apparue au Royaume-Uni, au Portugal, en Espagne, au Canada et aux USA. Une situation qui suscite la panique auprès des populations et qui semble mobiliser l’attention des décideurs publics.
Bien que cette exposition médiatique semble souligner encore une fois la différence de traitement entre les événements qui se produisent en Afrique et en Europe, M. Ouma s’est dit inquiet de la multiplication des cas de la maladie, notamment en Europe. Se disant prêt à leur offrir l’expertise et l’expérience des pays africains en la matière, il a appelé les pays occidentaux à partager plus d’informations sur les sources de ces cas qui restent inédits, étant donné leur éloignement des zones forestières.
« Nous espérons que la maladie ne se propagera pas plus qu’il ne se propage déjà dans d’autres parties du monde, et notre expertise, notre savoir, ainsi que les leçons que nous avons apprises en matière de gestion de cas de variole du singe seront disponibles pour ceux qui en feront la demande », a-t-il déclaré.
La variole du singe ou orthopoxvirose simienne est un virus transmis à l’être humain par les animaux, et qui peut se transmettre par des sécrétions respiratoires, des lésions infectées, ou des liquides biologiques. Elle sévit essentiellement dans les forêts du centre de l’Afrique tropicale.