Le Ministre Secrétaire d’Etat en charge du Réseau ferroviaire vient d’apporter des éclairages sur rentabilité financière ou non du Train Express Régional (TER). Ainsi,M. Mayacine Camara s’offusque vivement de la sortie malheureuse, voire malencontreuse(selon ses propres termes) de certains détracteurs de ce projet phare du Gouvernement de la République du Sénégal. L’économiste- planificateur de son état qui démolit les arguments brandis par le Pr Khadim Bamba Diagne et Cie, croit dur comme fer que le TER est un levier de développement économique. Il revient très large sur la Stratégie de Revitalisation du Rail au Sénégal (S2RS) et la dorsale Dakar-Tamba qui envisage de contenir la macro-céphalie de la capitale sénégalaise, Dakar. Le Maire sortant de la Commune de Koungheul a aussi mis le moment à profit pour appeler ses frères de l’APR et de la Coalition Benno Bokk Yakaar à une union sacrée autour de l’essentiel pour donner au Président Macky une majorité écrasante et éclatante à l’Assemblée Nationale lors des élections législatives du 31Juillet 2022. Il invite l’opposition à arrêter de critiquer sans fondement valable les actions du gouvernement car, à l’en croire, avec l’actuel tenant du gouvernail » Sunugaal »,notre pays est en passe d’amorcer un chemin qui va lui mèner droit vers l’émergence socio-
économique.
Entretien.
M. le Ministre, depuis quelques jours, des gens ont beaucoup glosé sur la rentabilité ou non du Train Express Régional (TER). Qu’en pensez- vous ?
M.C: A mon humble avis, ce débat est très normal dans un pays comme le nôtre où la liberté démocratique est réelle et montre encore, une fois, que le capital humain est le fondement de notre stabilité sociale. Il faudra continuer à appeler chacun de nos compatriotes à cultiver la paix et la cohésion sociale. C’est l’occasion de remercier encore le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL qui, avec une vision holistique du développement, est en train de mettre l’économie sur une croissance forte et durable, en dépit des chocs externes. Lors du point de presse du Gouvernement, Monsieur le Ministre Mansour FAYE a adonné quelques chiffres clés probants et ce, dès les tous premiers mois de mise en circulation du Train Express Régional (TER). Les réactions des internautes et des usagers à travers les médias suffisent de résultats d’enquête de perception et de satisfaction sur la rentabilité financière du TER. Personnellement, j’ai noté une évolution très positive des opinions sur ce mode de transport de masse qui a tant manqué pour catalyser les services dans une ville comme Dakar.
Mais, récemment, des économistes comme le Professeur Khadim Bamba DIAGNE ont sous-estimé la rentabilité financière du TER.
M.C: Le Professeur Khadim Bamba DIAGNE a soulevé la question de la rentabilité financière du TER et a tenté sans pouvoir convaincre, de jeter le discrédit sur cette belle intervention du Ministre Mansour FAYE. Je pense que les gens ont bien réagi par rapport à cette sortie malheureuse provenant d’un professeur. J’étais encore très déçu de certains qui pensent que notre administration initie des projets sans faire les analyses nécessaires. Cela témoigne, hélas, de leur grande ignorance des rouages de l’administration sénégalaise qui regorge de très grandes compétences en gestion de projet, surtout, un projet aussi complexe qu’est le TER, de l’amont à l’aval. Avec l’arrivée du Président Macky SALL, les pratiques de gouvernance ont positivement changé pour atteindre un certain niveau d’efficacité de la dépense publique. Malheureusement, la recherche du buzz peut nous amener à nous épancher sur des choses dont on n’a pas forcément la pleine mesure des déterminants. Je pense que notre humilité doit nous pousser à essayer de comprendre ce que le gouvernement fait d’abord avant d’agir par des critiques à main levée. Heureusement, à côté de ceux-ci, il y a ceux-là qui restent encore très critiques, objectifs et scientifiques. J’en profite pour saluer certains professeurs qui sont toujours dans la construction, je veux citer Souleymane Astou DIAGNE, qui est disposé à accompagner le MITTD dans la réflexion sur l’évaluation des activités d’investissement.D’ailleurs, en tant que planificateur de métier avec plus de 25 ans de carrière, je vous signale que les projets d’envergure de l’Etat suivent, aujourd’hui, un processus de maturation très rigoureux qui garantit la meilleure externalité positive pour l’économie et le social. La rentabilité et le caractère prioritaire des projets structurants comme le TER, le BRT, le DAKAR-TAMBA FAST-TRACK, entre autres, ont été prouvés dès le début de la mise en œuvre du PSE. C’est un honneur et une chance pour moi d’accompagner cet important ministère, avec la conviction, qu’avec ces infrastructures de transport, le volant de l’émergence est bien entre les mains des Sénégalais. C’est la raison pour laquelle la première instruction que nous avons reçue est bien la formulation de la stratégie qui fait office d’un schéma ferroviaire accélérateur de croissance économique et de développement social. Sans verser dans une polémique inutile, je dirai à tous les Sénégalais que les études de trafic du TER indiquent très clairement que c’est un investissement très rentable du point de vue des retours que nous attendons sur l’économie et le social. C’est le rôle du Gouvernement, à travers ces infrastructures de transport ou les projets sociaux, d’améliorer la productivité des investissements privés, des travailleurs et surtout de renforcer la compétitivité des entreprises locales. Par contre, comme habituellement, l’administration économique procédera à une évaluation après 18 à 24 mois de circulation, basée sur des enquêtes quantitatives et une modélisation économique. Il est bien possible d’apprécier la rentabilité financière d’une exploitation, pour une entreprise privée. Les subventions que cette dernière doit recevoir, sont considérées comme des charges récurrentes dans le budget de l’Etat. Le défi pour la SENTER (Société de patrimoine du TER) est de baisser cette subvention dans le temps voire de l’annuler complètement. Quand on arrivera à l’équilibre, c’est-à-dire à la couverture complète des charges d’exploitation par les recettes d’exploitation, la Société de patrimoine pourra parler de rentabilité financière autour de cette activité d’exploitation et s’attendre à des redevances . D’ailleurs, n’importe qu’elle privé, porteur d’un projet d’exploitation rentable, devrait pouvoir opérer et payer les taxes de redevances à terme.
La rénovation de certains axes ferroviaires a été annoncée pour mieux booster l’économie. Où en êtes-vous, aujourd’hui, dans l’étape Dakar-Tambacounda ?
M.C: Comme je l’ai énoncé plus haut, le Sénégal a choisi de mettre en œuvre sa politique d’émergence en 2035 à travers un paquet de mesures prioritaires appelés les fondements du développement. Cela a motivé, entre autres mesures, la formulation de la Stratégie de Revitalisation du Rail au Sénégal – S2RS – pour consolider notre Plan National d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT) et dérouler les orientations du PSE. Cette stratégie ferroviaire vise à contrebalancer la macrocéphalie de Dakar en faisant jouer à la région naturelle de Tamba son rôle de pôle économique tirant le maximum de profit des ressources existantes, en le rapprochant de son marché commercial naturel (CEDEAO) et enfin en accroissant la compétitivité des économies territorialisées, le long de la voie ferrée. Avec le train et la logistique qui l’accompagne, le Gouvernement anticipe sur la création d’une ville mégapole autour de Tambacounda. Dans cette perspective, il sera envisagé de réaliser l’université, l’aéroport et des hôtels pour préparer le développement fulgurant de cette localité qui sera davantage connectée à Matam, Kédougou, Kolda, Ziguinchor, Dakar, et bien sur, Bamako via Kayes. En mettant le chemin de fer au début de ce programme, le Président de la république posera des jalons importants vers cet objectif à long terme. L’option de rénover la dorsale Dakar-Tamba est irréversible et prendra encore un bon nombre de mois. C’est la raison pour laquelle le MITTD a instruit la Société nationale des Chemins de Fer du Sénégal (SN CFS), la société de patrimoine, maitre d’ouvrage des travaux, de mettre en œuvre un Plan d’urgence de relance.
En quoi consiste donc ce Plan d’urgence ?
M.C: Il consiste à revitaliser le trafic en relançant le train marchandises entre Dakar et Tamba. Avec le Projet TER, 40 Milliards de FCFA de voie métrique ont été réalisés entre Dakar et Diamniadio. Ce plan a pour objectif à court terme, d’assurer la continuité sur Tamba des conteneurs à destination de Bamako, par voie ferroviaire, en attendant la rénovation complète. Le port sera sans doute décongestionné avec l’aménagement d’une plateforme de stockage à Tambacounda et à tous les niveaux où il sera utile. Cela aura évidemment un impact sur sa compétitivité. Récemment, la CFS a déjà acquis trois locomotives et les travaux de réparation de la voie seront entamés dans les prochains jours. Des instructions ont été données par le Chef de l’Etat pour une reprise rapide de ce trafic dans les meilleurs délais. Et l’axe Dakar-Bamako ? Je veux dire Tamba-Bamako ?M.C: Oui, aller à Tamba dans un premier temps n’est qu’une étape sur Bamako et vers une conquête souveraine et durable de l’espace CEDEAO. Dans la S2RS, le Sénégal aura un chemin de fer fonctionnel avec un écartement standard jusqu’à Tamba d’abord, et ensuite, jusqu’à Kidira. La partie Tamba-Kidira ou Goudiry-Kidira dépendra de l’évolution du projet que nous aurons avec le Mali, qui reste un pays partenaire, un pays ami. Même si les décisions et engagements resteront souverains, nous comptons mutualiser nos efforts de recherches de financement et de rentabilité des investissements. Je vous informe que nous sommes déjà dans des démarches porteuses d’espoir qui ont été partagées avec nos frères maliens.
Vous êtes ancien Maire de la Commune de Koungheul, par ailleurs, membre du parti présidentiel. Comment préparez-vous les prochaines élections législatives ?
M.C: Sur ce registre, vous me permettrez de clarifier ma position d’ancien maire. J’ai perdu les élections municipales malgré la forte adhésion des populations à mes options politiques. Je n’ai pas perdu Koungheul, donc je dois me battre pour cette Commune et ce département, en continuant à mobiliser davantage les personnes par une démarche politique beaucoup moins politicienne. Cela ne sera pas difficile dans la mesure où durant les treize ans que j’ai passées à la tête de la Mairie, je n’ai pas eu souvenenance d’un geste mal placé envers une personnalité politique de la localité, encore moins, un citoyen de Koungheul. J’ai accepté cette défaite avec beaucoup de philosophie. Cela me facilite, déjà, la prise en main de la campagne prochaine au sein de Benno, pour les élections législatives. Je ne suis pas candidat et je n’ai jamais pensé à l’être. Pour autant, je suis tenu de mouiller le maillot quel que soit le candidat qui sera proposé. Depuis la fin des élections municipales, je ne me suis pas arrêté de préparer ces législatives qui me paraissent extrêmement importantes à tout point de vue pour notre coalition BBY. D’abord, le Sénégal a abordé un tournant important pour son développement et nous avons un Chef de l’Etat qui est sur une bonne orbite de décisions porteuses d’émergence. Cette dynamique doit être soutenue par une majorité confortable à l’Assemblée nationale, et nous devons tous nous battre dans nos localités pour y arriver. Nous nous préparons sans tambours ni trompettes et avec beaucoup d’attention et de méthodes.
A Koungheul, vous peinez à aller ensemble. Autrement dit, il y a beaucoup de tiraillements au sein du parti présidentiel et dans la Coalition BBY. C’est bien ça?
M.C: Partout au Sénégal et pour les partis ou coalition de partis à la dimension de notre prestigieux BENNO BOKK YAKAAR (BBY), il existe des tiraillements et des querelles de leadership. Cependant, nous sommes en train d’œuvrer pour faire retrouver le consensus autour de l’essentiel. C’est bien difficile, je le reconnais, mais ce n’est pas impossible.
Lors d’une récente sortie, des jeunes ont plébiscité votre successeur à la tête de la Mairie, en l’occurrence, M. Alioune Badara LY, comme le candidat idéal pour conduire la liste départementale lors des députations du 31 Juillet prochain. La Présidente du Conseil Départemental a également fait une sortie dans ce sens. Partagez-vous leur point de vue ?
M.C: L’essentiel pour la coalition BBY, c’est de gagner haut la main. Maintenant, laissez-moi vous dire le fond de ma pensée. D’abord, Il ne faut pas oublier que l’actuelle députée, Madame Fanta SALL, est de la Commune de Koungheul et elle semble tenir le bon bout pour être réinvestie. Elle a rempli sa mission de députée avec compétence, loyauté et dévouement. Elle a bien occupé sa place dans le département du point de vue politique. Si elle doit être choisie, et je pense qu’elle le sera, il est plus acceptable que son duo homme soit choisi dans le département, hors de la commune de Koungheul, au risque de scier notre branche rurale sur laquelle nous sommes assis. Ensuite, il y a une brave dame du nom de Madame Néné LY qui est candidate également et qui pourrait faire l’affaire. En dehors de ces deux, je ne vois pas de déclaration de candidature dans la Commune qui se justifie dans notre coalition, d’autant plus que nous avons déjà à choisir un seul candidat dans le centre urbain. Dans le Département, nous oublions toujours nos camarades de Benno qui ne sont pas de l’APR et qui sont avec nous depuis 2012. Je pense aussi que c’est le moment de leur faire un clin d’œil pour leur prouver notre attachement à ce compagnonnage.
Quel message vous comptez lancer à l’endroit des différentes sensibilités politiques pour une large victoire du Benno dans votre localité ?
M.C: Le message est simple : union des cœurs, union des moyens, union autour de l’essentiel qui est une victoire éclatante de BBY au soir du 31 juillet 2022 dans le département de Koungheul.
Un mot sur l’opposition qui continue de s’en prendre à la politique du régime du Président Macky.
M.C : L’opposition est dans son rôle de critique des actions menées par la majorité. C’est le principe de la liberté d’opinion dans une grande démocratie comme le Sénégal. La critique objective est la bienvenue car toute œuvre humaine est bien évidemment perfectible et nous ne réussissons pas à cent pour cent, tout ce que nous entreprenons. En revanche, les critiques crypto-personnelles, aiguisées par la haine, la calomnie et la mauvaise foi flagrante d’une partie de l’opposition me paraissent infondées et profondément injustes, voire dangereuses pour l’équilibre social du pays. Nous ne craignons pas la confrontation basée sur des chiffres et des faits. Le peuple sénégalais a bien besoin de cela. Avec les réseaux sociaux, il y a eu beaucoup de manipulations de données orientées vers la création d’informations fausses. Le Chef de l’Etat est crédité d’une excellente image à l’étranger et son ambition de faire du Sénégal un pays Emergent est intact chez lui. Par la grâce de Dieu, je suis témoin chaque mercredi en Conseil des Ministres de cette ambition-là, en ne laissant aucun Sénégalais sur le bord du chemin, dans une approche d’inclusion sociale et d’équité territoriale. Il accorde plus d’importance aux débats techniques et objectifs. C’est cela le Président Macky SALL, en dépit des caricatures. N’en déplaise aux grincheux et aux nihilistes, le Sénégal, sous le leadership éclairé du Président Macky SALL, avance malgré les crises exogènes qui frappent notre équilibre macro-
économique.
Source : Vox Populi