Le Projet eau et assainissement en milieu rural (Peamir), d’un montant de plus de 12 milliards de Fcfa, financé par la Banque Mondiale, et mis en œuvre par l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), va toucher beaucoup de villes secondaires. Dans le centre du pays, Guinguinéo, Nioro du Rip, Mbirkilane, Malem Hodar et Gandiaye auront un système d’assainissement y compris le tout à l’égout pour certaines localités. Jusqu’ici, ces infrastructures étaient réservées aux grandes villes et aux capitales régionales.
Derrière les habitations de Guinguinéo, les travaux du vaste chantier de construction d’infrastructures, dans le cadre du Projet eau et assainissement en milieu rural (Peamir), avancent bien. Sur le site, le terrassement de la station d’épuration est à 85 % de taux d’exécution, alors que celui de la station de boue de vidange est à 95 %. Dans cette collectivité territoriale, 700 ménages auront un branchement à l’égout. C’est une première. « Le Chef de l’État veut régler ce problème d’équité. Jusqu’ici, les ouvrages d’assainissement étaient réalisés dans des grandes villes et agglomérations. C’est une vision du Président du Président de la République », a souligné le Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), Dr Ababakar Mbaye. Il a conduit la délégation composée par le Directeur des travaux (Dt) Alioune Diop et Alioune Niang, coordonnateur du projet Peamir.
Ces infrastructures arrivent à point nommé. Le camion vidangeur acquis par la mairie est tombé en panne. La location des camions à partir de Kaolack pèse sur la charge des habitants de cette cité longtemps sortie de l’anonymat grâce à sa gare routière. « Parfois, même si un ménage a les moyens, il est obligé d’attendre car les chauffeurs de camions vidangeurs réclament qu’il y ait au moins plusieurs familles qui font la vidange en même temps », a rapporté le maire de Guinguinéo, Rokhya Diouf.
D’ici quelques mois, seront érigées une station d’épuration de 1.100 m3/jour, une station de boue de vidange 20 m3/jour, une station de pompage. Ces ouvrages ont leur versant de développement durable. Le représentant du préfet a magnifié l’élan de décentralisation des services d’assainissement. « Ce projet répond parfaitement à la politique de territorialisation des politiques publiques du Président de la République Macky Sall. Il veut que l’équité sociale soit la base de sa politique publique. À Guinguinéo, nous aurons la chance de réutiliser les eaux épurées et le compost pour l’agriculture », a relevé l’adjoint au préfet, Amadou Sène Fall.
Après Guinguinéo, la délégation s’est rendue à Nioro du Rip. Après une brève visite de courtoisie chez le préfet, elle a effectué une visite de chantier, dans la partie nord de la ville en venant de Kaolack. Sur place, des maçons posent des pavés sur le muret de rampe d’accès. De l’autre côté, des ouvriers sectionnent des barres de fer destinées à la fabrication des structures métalliques servant au coffrage. D’autres compartiments du système sont dans la phase de finition. Le taux d’exécution pour la partie génie civil est à 98 %.
Une disponibilité de l’eau qui va remettre à flot l’agriculture et le maraîchage
D’ici quelques mois, une station d’épuration d’une capacité de 1.400 m3/jour, une station de boue de vidange de 20 m3/jour, 890 branchements domiciliaires seront mis en servir. « Nous avons un réseau d’évacuation des eaux pluviales. Il ne restait que celui du drainage des eaux usées », a estimé M. Sall, l’un des délégués de quartier.
Au-delà de la résolution de l’équation de la vidange, du dépotage, la mairie et des services déconcentrés de l’État sont déjà dans l’après mise en service des ouvrages. « Nous avons là une aubaine pour développer le maraîchage durant toute l’année, fixer des jeunes dans leur terroir. Nous avons aussi là une opportunité pour amender nos sols et relancer l’agriculture », a avancé le Maire de Nioro du Rip, Momar Bâ.
À Mbirkilane, les ouvrages sortent de terre, loin des habitations. Le bassin d’infiltration est dans la phase de finition, alors l’état d’avancement des travaux du lit et du bassin est rassurant. Le taux global d’avancement est de 86 %. Aujourd’hui, la vision de la nouvelle Direction générale de l’Onas, c’est de faire jouer au secteur un rôle prépondérant dans le développement local. « Nous sommes dans une zone agricole. L’eau épurée peut servir au maraîchage, à la culture fourragère alors que le compost un bon engrais organique plus recommandé pour amender les sols. Nous savons tous que l’engrais chimique dégrade le sol. Maintenant il reste à accentuer la sensibilisation des populations », a insisté le docteur Ababakar Mbaye. Déjà les collectivités territoriales de Koungheul, de Malem Hodar où les travaux de construction d’ouvrages d’assainissement ont atteint un niveau de réalisation satisfaisant ont intégré la réutilisation des eaux épurées et du compost.
Derrière Malem Hodar, d’autres villages auront accès à une vidange supportable
Les ouvrages d’assainissement sortent des entrailles d’une terre rocailleuse à Malem Hodar, un site aux allures d’une ancienne carrière. Le point de dépotage, les bassins sont construits. À côté, des ouvriers et des techniciens procèdent au coulage d’aire de séchage. Malgré la chaleur d’étuve, les représentants des populations sont sortis pour magnifier le choix de leur localité pour bénéficier des ouvrages d’assainissement. « Nous tenons à remercier le Président de la République Macky Sall d’avoir choisi Malem Hodar parmi les localités bénéficiaires du projet. Les infrastructures vont polariser plusieurs villages. Peu de ménages pouvaient se permettre de louer, seuls, un camion vidangeur », a reconnu le Maire de cette localité, Abdoulaye Ka.
Le taux global d’avancement de 68 % ne surprend pas pour l’adjoint au sous-préfet. La clé de réussite d’un projet à la base repose sur l’implication des principaux bénéficiaires. « C’est un projet qui a été déroulé en parfaite harmonie avec les autorités administratives et territoriales et les communautés. C’est ce qui a permis l’implication des populations, de la presse locale, autour du volet social et du volet de communication. Cela a abouti à une appropriation absolue de la communauté », a expliqué l’adjoint au préfet de Malem Hodar, M. Faye. Dans cette localité, en plus des perspectives d’intensification de l’agriculture et du maraîchage avec l’eau épurée et le compost, l’aménagement d’un bois communal fait partie des activités à entreprendre après la mise en service des ouvrages.
GANDIAYE
La ville durable bientôt une réalité
Les travaux de construction d’ouvrages d’assainissement n’ont pas encore démarré à Gandiaye. Mais déjà, les infrastructures suscitent beaucoup d’espoir auprès de la collectivité territoriale. « C’est la première fois que nous bénéficions d’un projet avec autant d’investissements. Avec ces ouvrages infrastructures, nous aurons une ville moderne et durable que nous voulons construire », a affirmé le Maire de cette collectivité territoriale, Pape Songdé Diop.
Gandiaye aura une station d’une capacité de 1.400 m3/jour, d’une station de traitement des boues de vidange d’une capacité de 20 m3/jour, d’une station de pompage, d’un réseau de 20.000 ml et de 700 branchements domiciliaires. Le montant des ouvrages est de 2.013.487.583 FCfa.
« Le Soleil »