Condamné à la prison à vie par le tribunal militaire de Ouagadougou pour son rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara il y a 34 ans, Blaise Compaoré est exilé en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années. Il n’a jamais reposé un pied au Burkina Faso depuis, même si son retour a fait l’objet de négociations. Et après ce verdict, son retour est plus que jamais compromis.
Depuis sa chute en 2014, Blaise Compaoré vit en Côte d’Ivoire avec son épouse ivoirienne, Chantal Compaoré, et sous la protection d’Alassane Ouattara qui lui a accordé la nationalité ivoirienne. À 71 ans, Blaise Compaoré vit reclus entre ses résidences du quartier cossu de Cocody-Ambassades et de la station balnéaire d’Assinie. Sa santé se dégrade et il voyage régulièrement depuis quelques années pour des séjours médicaux à l’étranger.
Un retour au Burkina est-il toujours possible ?
Pour autant, une issue pour un retour de l’ex-chef de l’État est alors toujours envisageable malgré sa condamnation à la perpétuité, par le biais d’une éventuelle grâce ou d’une amnistie dans le cadre d’un processus de réconciliation.
Début 2022, le régime de Roch Marc Christian Kaboré est déposé par des militaires. Trois semaines plus tard, dans une interview à RFI, Alassane Ouattara semble demeurer confiant quant à un éventuel retour de Blaise Compaoré dans son pays : « Je pense que tout cela se fera en temps opportun », estimait en février dernier le président ivoirien.
Aujourd’hui, un verdict aussi fort enterre-t-il la possibilité d’un retour de Blaise Compaoré au Burkina ? Quelles sont les intentions de la junte burkinabè dans ce dossier ? Mystère. Mais faut-il y voir un signe : il y a un mois, le colonel-président Paul Henri Damiba a nommé Yero Boly, un ancien ministre de Blaise Compaoré, au ministère de la Réconciliation.