«Nous avons atteint aujourd’hui, un niveau d’alerte sur l’utilisation du sable», a indiqué hier Omar Sarr, ministre des Mines et de la géologie, qui présidait la dernière journée de l’atelier de concertation sur l’exploitation du sable dans les régions de Dakar et Thiès.
Par (Le Quotidien) – Plus de 2 millions de mètres cube de sable ont été extraits en 2021 des carrières temporaires situées entre Dakar et Thiès. Cette exploitation concerne les données officielles sur l’activité dans les 15 carrières dénombrées à Dakar et les 18 ayant bénéficié d’une autorisation d’exploitation à Thiès. Les chiffres ont été révélés hier par le ministre des Mines et de la géologie, Omar Sarr, qui présidait la 2ème et dernière journée de l’atelier de concertation sur l’exploitation du sable dans les régions de Dakar et Thiès, entamé jeudi.
«Les volumes extraits dans ces carrières de sable sont estimés à 1 million 601 mille 084 m3 pour la région de Dakar et de 599 mille 988 m3 pour la région de Thiès», a indiqué le ministre des Mines et de la géologie, se fondant sur le rapport 2021 de la Direction du contrôle et de la surveillance des opérations minières (Dscom). «Nous avons atteint aujourd’hui, un niveau d’alerte sur l’utilisation du sable ; il nous faut, à nouveau, anticiper sur les difficultés et contraintes majeures d’approvisionnement de sable», a-t-il insisté. «La croissance exponentielle de la demande de marchés de sables, la raréfaction de la ressource, les préoccupations d’ordre environnemental et les conditions d’accès à la ressource minérale, particulièrement onéreuse, font que les exploitations de carrières arrivent difficilement à approvisionner les besoins domestiques mais aussi les grands projets d’infrastructure du Pse», a relevé M. Sarr, convaincu que les échanges permettront d’aboutir à des solutions pour une pérennité de la ressource.
La Direction des carrières, entité de la Direction générale des mines, a organisé ces concertations entre acteurs de l’exploitation du sable, pour échanger sur la question et proposer des solutions efficaces pour une exploitation durable et rationnelle. Près de 70 personnes, dont des représentants du ministère du Développement durable, de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire, du ministère en charge des Collectivités territoriales, mais aussi des promoteurs de carrières et des élus locaux, ont pris part aux échanges.
Dégradation de l’environnement, litiges fonciers, absence d’instruments de mesure de niveau d’extraction pour connaître le niveau de terrassement des carrières, absence de dispositif d’abattage ou d’atténuation de la poussière sont d’autres problèmes inhérents à l’exploitation du sable.
«Un déficit de 565 millions lié aux déclarations»
Les fausses déclarations impactent négativement les revenus que l’Etat engrange de l’activité d’extraction de sable. Pire, elles ont conduit à un gap de 5 millions de m3 entre ce qui est déclaré et ce qui a été réellement extrait, à en croire Lamine Diouf, directeur du Contrôle et de la surveillance des opérations minières. «On a un vrai souci. L’année dernière, on a fait presque une dizaine de missions et sur la dizaine de carrières visitées, toutes étaient en fausse déclaration. On a fait des amendes qui tournaient entre 20 et 24 millions, voire 40 millions, mais on s’est rendu compte que cette solution d’amende n’a pas permis d’avoir les résultats escomptés», a noté M. Diouf, indiquant que la minoration ou sous-déclaration est considérée comme une fausse déclaration.
Exploitation en dehors du périmètre autorisé, dépassement du volume à extraire sont, entre autres, les infractions constatées lors de ces visites de terrain entre Dakar et Thiès. «Pendant l’année 2021, on s’est retrouvé, sur la base de nos calculs, avec un déficit de 565 millions de francs Cfa», a regretté M. Diouf, assurant que la rencontre était une bonne occasion de sensibiliser les exploitants pour les déclarations.