Le Sénégal va essayer de rendre opérationnelle la Force africaine en attente, pour permettre au continent d’arrêter de sous-traiter sa sécurité aux puissances occidentales et missions de maintien de la paix de l’Onu. C’est l’un des principaux chantiers de la présidence de l’Ua, assurée au mois de février prochain par Macky Sall, qui continue à esquisser les contours de son futur mandat, dont il semble vraiment investi à fond, malgré la mission symbolique à lui assigné.
Par Le Quotidien– Le Sénégal va assurer au mois de février prochain, la présidence de l’Union africaine. Cette présidence va s’inscrire dans la continuité de ce qui a été fait jusqu’ici. D’après le ministre des Affaires étrangères, Macky Sall va s’atteler à finaliser le processus de mise en place de la Force africaine en attente. «Il est question de soutenir les initiatives qui ont été prises par les différents instruments que nous avons mis en place, pour apporter plus de sécurité à nos communautés», a informé Aïssata Tall Sall hier, lors de la cérémonie de clôture de la 7ème édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité.
C’est un job auquel Macky Sall se dédiera, en promettant de donner à sa mission un contenu consistant. Même si cette présidence est juste symbolique, notamment dans un continent qui a du mal à taire ses divergences et gérer ensemble ses propres problèmes. Détaillant le programme sécuritaire de la présidence sénégalaise, le ministre des Affaires étrangères affirme : «Nous avons ici en Afrique, ce que nous appelons la Force africaine en attente. Nous pensons que c’est l’un des instruments qui doit permettre au continent, de se prendre en charge du point de vue sécuritaire et assurer sa souveraineté sécuritaire. L’insécurité est devenue la chose la mieux partagée. Donc, les solutions doivent être conçues en Afrique et par les Africains.» D’après la cheffe de la diplomatie sénégalaise, la majorité des missions de maintien de l’Onu se trouvent en Afrique. Plus de 60 ans après les indépendances et les tentatives de démocratisation, les coups d’Etat, les guerres et exactions sont toujours en cours.
Par conséquent, dit-elle, les solutions doivent venir du continent. A cet effet, explique-t-elle, il y a un lien entre la gestion politique et la sécurité. «Nous devons faire de telle sorte que nous soyons maître du jeu chez nous et que nous ne soyons pas effrayés seulement dans une perspective qu’une telle puissance retire ses troupes. Nous allons essayer de renforcer ce qui est déjà mis en place. Ce sera la priorité du Sénégal, à la tête de l’Union africaine», décline-t-elle ainsi l’ambition du Sénégal.
Interpellée sur la crise malienne, Aïssata Tall Sall a réaffirmé que la position du Sénégal reste la même que celle de la Cedeao. «Ce n’est pas par l’unilatéralisme qu’on règle les problèmes. Il faut que ceux qui sont au pouvoir au Mali travaillent avec la Cedeao, l’ensemble des dirigeants de la sous-région, pour trouver une solution», a-t-elle déclaré pour fustiger la position du gouvernement putschiste malien, de ne pas suivre le calendrier proposé par l’organisation communautaire. «Nous devons tout faire pour que la légitimité soit conférée aux autorités politiques.
En clair, que l’ordre constitutionnel revienne, comme ça, la question sécuritaire pourra être cernée et réglée plus rapidement. On ne peut pas concevoir que, dans un espace organisé où nous pensons que seule la règle démocratique doit être la règle de dévolution du pouvoir, on accepte que des coups d’Etat s’établissent», a-t-elle ajouté.