Pendant la COP 26 à Glasgow, les dirigeants du monde ont réitéré leur engagement en faveur de la baisse des émissions de gaz à effet de serre, impliquant en amont une réduction de l’utilisation des énergies fossiles. Un véritable casse-tête en particulier pour les producteurs africains.
Dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants du monde, dans le cadre de la COP26, le président de la chambre africaine de l’énergie NJ Ayuk (photo) a déclaré que face à la pression croissante sur le continent pour réduire sa production d’énergies fossiles, il se retrouve dans une position précaire.
Ceci, parce que les énergies fossiles restent d’une importance capitale pour répondre aux besoins économiques et énergétiques de l’Afrique qui sont plus grands que jamais à l’heure de la reprise économique.
En effet, beaucoup de pays de la région dépendent de la production de pétrole, de gaz et de charbon pour assurer leurs recettes publiques et pour la consommation domestique. Il indique que cette pression est mal venue alors que la feuille de route pour l’énergie de bon nombre d’entre eux table sur un emploi croissant du gaz naturel pour favoriser l’accès universel à l’électricité.
De plus, il déplore que les compagnies internationales du secteur commencent à se désengager des projets de développement, en faveur des exigences de la transition énergétique. Cela va affecter, poursuit-il, les revenus des pays africains et les empêcher de financer à l’avenir des projets d’énergie renouvelable pour équilibrer leurs bouquets énergétiques.
« Nous sommes confrontés à des défis de tous ordres. Notre survie économique dépend d’une industrie pétrolière et gazière prospère et gérée de manière stratégique, et les gouvernements africains doivent agir maintenant pour protéger notre industrie et notre avenir […]. Il est encore temps pour les gouvernements africains de prendre l’initiative et de remodeler notre avenir. Mais la fenêtre d’opportunité est petite et nous devons profiter de chaque tendance », a-t-il expliqué.
Pour Ayuk, il est essentiel pour l’Afrique de construire les infrastructures dont elle a besoin pour pouvoir industrialiser et diversifier ses économies et les appels à se détourner des énergies fossiles n’arrangent pas la situation actuelle de ces pays.
Il rejoint ainsi le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva qui a déclaré il y a quelques jours que les pays africains devraient être autorisés à aller vers la transition à leur rythme.