Après l’échec de la Cop25 en 2019, la Cop26 a pour principale mission de créer un cadre propice à la mise en œuvre effective de l’accord de Paris sur le changement climatique. Continent le moins polluant, l’Afrique est cependant exposée aux conséquences les plus graves du changement climatique.
Ouverte dimanche 31 octobre, la 26ème conférence internationale sur le climat s’étendra au 12 novembre à Glasgow, en Ecosse. Ce grand rendez-vous qui accueille près de 200 pays, a pour objectif de trouver un accord avec les pays signataires de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, quant à leur engagement pour la réduction des gaz à effet de serre.
Si l’Afrique génère le moins de gaz à effet de serre (5 %des émissions mondiales), le continent est toutefois le plus exposé aux conséquences du changement climatique qui menace ses perspectives environnementales, économiques et sociales. « Le changement climatique menace de plus en plus la santé humaine, la sécurité alimentaire et hydrique et le développement socio-économique en Afrique », a souligné l’ONU dans son rapport multi-agences coordonnée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
L’organisation fait remarquer que les sécheresses, les températures plus chaudes, les inondations, les cyclones, les invasions fréquentes de criquets pélerins et la persistance de maladies comme le paludisme sont, entre autres, les conséquences du changement climatique en Afrique.
Avec plus de 90% de taux de ratification de l’Accord de Paris, l’Afrique pose des actes importants en faveur du climat. Des réformes sont entreprises dans plusieurs pays africains afin de privilégier l’énergie verte et la construction de villes résilientes et éco-responsables. Cependant le continent attend des pays développés une juste compensation, notamment les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, dont la Chine, les États-Unis et l’Union européenne, responsables de plus de 40 % des émissions mondiales de CO2.
« Il est temps que les pays développés tiennent leur promesse de fournir une aide de 100 milliards de dollars par an en faveur du financement de la lutte contre le changement climatique. Et une plus grande partie de ce financement devra être consacrée aux dispositifs d’adaptation », a déclaré en avril dernier Akinwumi A. Adesina, président de la Banque africaine de développement, au cours d’une visioconférence sur le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique.
Alors que, selon la BAD, les pertes liées au changement climatique sur le continent pourraient atteindre 50 milliards de dollars par an d’ici à 2040, avec un recul supplémentaire de 30 % du PIB d’ici à 2050, l’Afrique attend plus d’effort de la part des pays pollueurs, souvent épinglés pour le retard dont ils font preuve en matière de transition écologique. La nouvelle COP 26 devrait être l’occasion pour les pays africains de réitérer leurs appels à plus de financement, pour leur permettre d’adapter leurs économies à un fléau qui s’est imposé ces dernières années comme un enjeu de développement majeur.