Le centre hospitalier régional de Ziguinchor se relève peu à peu et se tourne vers le renouveau. La Direction a décidé de porter ce combat pour faire dudit établissement sanitaire, un hôpital de niveau 3 au grand bénéfice de tous les patients qui viennent d’horizons divers avec la présence de toutes les spécialités. Focus sur une structure jadis mal en point qui change de visage.
Des allées complètement dégagées, pavées et embellies par des fleurs. Des bâtiments entièrement peints à neuf, à l’image du département d’Urologie, d’Orl mais aussi de la Direction etc. C’est le nouveau visage qu’offre le centre hospitalier régional de Ziguinchor dont le budget est passé de 350 à 450 millions de F Cfa. Et pendant trois ans, ladite structure hospitalière régionale qui polarise également la Gambie, la Guinée et la Guinée-Bissau n’a pas vu l’ombre d’un seul cardiologue. Ce service était en berne. En revanche, l’activité a redémarré. Outre cette difficulté, l’hôpital régional de niveau 2 plongeait dans un sommeil environnemental profond. L’image de ce centre hospitalier régional est longtemps restée écornée. Mais, aujourd’hui, la donne a changé. Les choses bougent dans cet hôpital où l’on retrouve beaucoup de spécialités. Le décor devient de plus reluisant. Selon le directeur général, l’hôpital régional a besoin de faire peau neuve pour pouvoir améliorer les conditions d’accueil et de prise en charge des patients. Aussi, poursuit-il, le changement doit être imminent et c’est maintenant. « Cet hôpital est une aubaine pour les populations de toute la Casamance, et au-delà des pays limitrophes. Le centre hospitalier régional de Ziguinchor est devenu un établissement sanitaire de la sous-région. Il accueille beaucoup de patients. Donc, c’est une nécessité d’améliorer son environnement », confie Ndiamé Diop. De plus, se réjouit-il, du fait que le centre hospitalier régional de Ziguinchor dispose d’un amplificateur de brillance et des neurochirurgiens qualifiés. En termes de neurologie, toutes les opérations se font sur place. « On a plus besoin d’acheminer nos patients à Dakar pour ces questions-là. Tout se passe très bien à l’hôpital régional. D’ailleurs, d’autres services vont être ouverts. Notre objectif, c’est de révolutionner cet hôpital pour arriver à un niveau 3 où toutes les pathologies peuvent être soignées avec les services qu’il faut. Il fallait aussi penser à l’environnement de l’hôpital. On va tout refaire pour faire de cet hôpital, un hôpital régional digne de ce nom », rassure l’ancien chef des services administratifs et financiers de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar. Aussi, Ndiamé Diop soutient que la Casamance a besoin d’infrastructures sanitaires de qualité.
Un SAU de 30 lits pour gérer les cas les plus urgents
A Ziguinchor, les cas qui nécessitent une prise en charge urgente sont souvent référés à l’hôpital régional. Pour s’occuper de ces patients, l’équipe sortante du Dr Martial Coly Bop avait décidé d’organiser le 2 juin 2018, un téléthon qui a permis de recueillir des recettes en vue d’améliorer la prise en charge des urgences et la qualité des soins à l’hôpital régional. Au terme de cette quête de fonds, il a été décidé d’y construire un Service d’accueil et d’urgences (Sau) d’une capacité de 30 lits. Prêt à accueillir ses premiers patients, ce Département inauguré dans les prochaines semaines va prendre en charge toutes les personnes victimes d’accident de la circulation. « On ne veut plus qu’il y ait des problèmes au sein de cet hôpital. On y entendait du tout. C’est comme si l’hôpital régional était le seul hôpital du Sénégal. Maintenant, on travaille dans une parfaite harmonie pour améliorer le plateau technique. Le Sau existant avait une capacité d’accueil de 13 lits. Nous sommes à 30 aujourd’hui. Cela veut dire que les choses bougent comme le souhaite le Chef de l’État, Macky Sall », se félicite Ndiamé Diop, rappelant que le travail continue pour faire du centre hospitalier régional, un joyau moderne.
Plus un problème de salaires
Le centre hospitalier régional était un endroit de revendications et de contestations par excellence. D’ailleurs, certains affirment que, si le Dg sortant est relevé de ses fonctions par le Président de la République, c’est parce qu’il n’a pu fédérer toutes les synergies autour de lui afin de bâtir un hôpital où le climat social est la clé du succès. Nommé au mois de mai dernier, Ndiamé Diop, qui a pris fonction en juin 2021 a compris qu’il fallait d’abord, travailler à permettre à tous les agents de percevoir leurs salaires à temps. Pour cela, il dit avoir misé sur les services clés porteurs de recettes, notamment la radiologie et le laboratoire. Pour lui, il fallait à tout prix les développer. En trois mois, se vante-t-il, les recettes sont passées de 35 millions de F Cfa à 85 millions par mois. Pour ce mois en cours, le Dg de l’hôpital pense que les services clés vont leur apporter 90 millions de F Cfa. « A l’heure où je vous parle, je puis vous assurer que nous n’avons plus de problèmes de salaires à l’hôpital régional. Avec mon équipe, nous avons un projet ambitieux pour l’hôpital de Ziguinchor. A travers le ministère de la Santé et de l’Action sociale, le Président de la République nous a donné des instructions fortes pour développer cet hôpital que nous avions pratiquement trouvé à terre. Parce qu’il n’arrivait même pas à payer les salaires. C’était compliqué », précise le Dg de l’hôpital régional. Chaque mois, poursuit-il, il y avait un découvert bancaire de 50 millions de F Cfa qu’il fallait prendre à la banque. « C’était un éternel recommencement. Mais par la grâce de Dieu, ce n’est plus le cas. Tout ça, c’est fini », indique le titulaire d’une maîtrise en sciences économiques, option gestion des entreprises, insistant que son équipe et lui travaillent à faire de l’hôpital régional « un véritable or » à la disposition des populations du Sud et des pays limitrophes.
PMF