r) Pour mieux appréhender les enjeux des locales de janvier 2022 dans la commune d’arrondissement de la Medina entre le Benno et ses adversaires avec à leur tête le Maire sortant, une relecture des résultats des urnes des élections locales de 2014 à maintenant 2019 s’impose.
Le résultat des urnes des législatives de 2014 consacrent une nette et éclatante victoire de Takhawu Ndakarou liste dissidente de Benno, cet écart s’est consumé au fur et à mesure du renforcement de la coalition présidentielle, c’est ainsi que en 2017 lors des élections législatives l’écart qui était de 5 328 voix en 2014 est passé à 867 jusqu’à la victoire aux présidentielles de 2019.
Malgré le nombre élevé de candidatures, les suffrages exprimés présentent une nette concentration sur deux coalitions (Manko Taxawu Senegal et Benno Bokk Yakkar) qui engrangent respectivement 35,7% des voix et 32,2% des voix. En valeur absolue Manko Taxawu Senegal totalise sur l’ensemble des sept centres de vote 8825 voix contre 7958 pour Benno Bokk Yaakar.
Il faut noter que Manko Taxawu Sénégal a reculé de 1024 voix par rapport aux élections locales de 2014 (voir carte 2) Tandis que Benno Bokk Yaakar a progressé de 3442 voix sur la même période. L’écart entre les deux coalitions qui était de 5328 voix en 2014 est ramené à 867 voix en 2017.
Une analyse fine et froide sans aucune considération partisane laisse percevoir une incapacité de Benno seul à s’imposer sur l’échiquier politique communal. L’apport remarqué des néo politiciens venus renforcer le camp du Benno tel que Pape Abdoulaye Seck, Cheikh Ba Maimouna Ndoye, Eva Marie Coll et même la star du Mbalakh Youssou Ndour a joué pour beaucoup sur la balance. De tous Cheikh Ba a été semble-t-il le plus présent il a été décisif, il a investi le terrain au quotidien fort de son ancrage social, sociologique ancré sur des valeurs de solidarité, d’humanité, de partage en somme un état d’esprit un Boy Médina avait su rassembler autour de sa personne, des personnes qui jadis jamais engagées dans la politique au forceps a réussi à faire pencher la balance du côté du pouvoir assurant au PR une victoire certaine.
Force est de constaté qu’il a été l’élément catalyseur de cette victoire du Benno avec son mouvement la CATB (Cellule d’Appui pour le Triomphe du Benno)qui a fini asseoir ses tentacules dans tous les quartiers de la Médina. Cette ascension continue, se consolide et se renforce paradoxalement, des velléités, des tentatives de lui faire barrage au détriment de l’intérêt de la coalition présidentielle subsistent et se confirment.
Dès lors la bataille politique à la Medina s’impose et s’annonce rude est complexe, cette bataille a ceci d’intéressant elle est asymétrique, trois camps au moins s’opposent dont deux issus de la même famille politique. Le Maire sortant devenu Maire après le décès de l’avocat Biram Sassoum Sy en février 2014 a pu en coalition avec Khalifa Sall surfer sur l’aura national de son mentor d’alors pour remporter les locales.
Après sept ans passés à la tête de la Mairie de la commune la situation économique sociale, environnementale n’a pas changé pire elle s’est empirée avec un bilan jugé chaotique sur tous les aspects relatifs aux compétences qui lui sont dévolues. Malgré ce bilan négatif il cherche par tous les moyens à rempiler quitte à utiliser tous les moyens.
En bon politicien il sait que rien n’est perdu, il a le flair en bon prédateur politique, il sait qu’il a une chance et attend beaucoup de l’issue de cette bataille pour la tête de liste il prie le Bon Dieu que la conférence des leaders choisisse Seydou qu’il a eu a laminé au moins à deux reprises en 2009 et en 2014. Le Ministre Seydou Gueye patron de l’APR a sur lui la responsabilité de créer les conditions de la victoire comme il a su le faire en 2017, 2019 avec ses alliés d’alors.
À titre personnel il a par le passé essuyé bien des revers face au premier nommé paradoxalement il est bien décidé à diriger contre vents et marées la coalition Benno en faisant fi des forces politiques qui l’entourent sur lesquelles il devrait logiquement s’y appuyer.
Le troisième postulant est l’actuel DG de la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC) Cheikh Ahmed Tidiane BA très populaire et porteur d’espoir il a joué un rôle déterminant et décisif lors des élections d’abord de 2017 puis pendant la présidentielle dans un contexte difficile ou le leader du Benno était au plus bas dans les sondages et même donnait perdant dans toutes les capitales, la contestation était à son paroxysme dans tous les foyers urbains la Médina ne dérogeait pas à cette règle.
L’espoir qu’il a suscité et continue de susciter auprès des Médinois ne faiblit pas bien au contraire s’accroit au fur et à mesure que les échéances locales se précisent et se dessinent. Cet homme politique Cheikh Ba qui d’allié incontournable en 2019 est devenu un adversaire redoutable pour l’un, et d’adversaire d’hier est passé à l’ennemi juré. C’est l’homme politique à abattre quitte à faire usage d’armes non conventionnelles calomnies, insultes, mensonges, tout y passe.
Le premier ne souhaiterait pas l’avoir en face, le second n’en veut pas pour tête de liste. Sauf que cet ennemi d’aujourd’hui sait déjà que les dés sont pipés, le concernant les populations de la Medina l’ont vomi, son bilan le disqualifie il sait cependant que tout n’est pas encore joué en fin politicien que son avenir à la tête de la Mairie est lié au choix de la tête de liste de Benno aux prochaines locales. Et dans tout ça quel doit être l’attitude des populations que nous sommes et qui infine sont les premières bénéficiaires heureuses ou malheureuses des actes posés par le prochain maire. La gestion municipale avec l’avènement de l’acte 3 en 2013, appréhende presque tous les secteurs de la vie de nos quartiers.
Les communes de plein exercice issues de la dernière réforme ont l’obligation de mieux s’organiser pour mieux répondre aux aspirations des populations sur les questions d’éducation, d’emploi, d’environnement, de la culture, de sécurité, de sport et de loisirs. Ces élections locales sont cruciales pour le devenir de la Médina en termes de changements attendus dans les domaines de compétences qui constituent les leviers sur lesquels ils devront s’appuyer pour amorcer ce développement socioéconomique tant attendu.
Le premier gage pour poser les bases d’un développement concerté, d’une gestion efficace et efficiente des affaires de la cité réside dans la qualité des hommes qui aspirent diriger l’institution municipale. La prise en charge des préoccupations des populations requiert d’abord du Maire qu’il ait les qualités requises, d’abord une bonne formation, un cursus académique voir universitaire à même d’appréhender les enjeux socioéconomiques environnementaux liés au développement des sociétés modernes.
Il doit être à même de montrer la voie, capable de développer une vision partagée, adossée sur des valeurs humaines d’humilité, d’ouverture, de dépassement mais surtout un homme capable de compromis, un manager capable de fédérer autour de sa personne les fils et filles de la Medina autour de programmes porteurs de développement suivant un processus inclusif et participatif avec toutes les composantes de la société civile Médinoise sans exclusive. C’est en ce sens que ces élections de janvier 2022 interpellent tous les fils et filles de la Medina, amis et sympathisants préoccupés par leur devenir.
Le nombrilisme politique qui caractérise certains hommes politiques investis de responsabilité au sommet de l’Etat, qui consiste à vouloir croire que le pouvoir local leur est dû est une grave erreur et constitue une entrave à l’encontre de toutes les stratégies visant à réunir ses forces pour l’atteinte des objectifs visés. Le contexte politique ici ou ailleurs est fortement marqué par les jeux d’alliance stratégiques qui voudraient qu’on s’appuie sur nos forces et en travaillant ardemment à réduire nos faiblesses.
Un homme politique qui ne draine pas les foules qui ne mobilise pas au-delà de sa famille politique naturelle ne peut pas gagner une élection. L’avènement de partis politiques jeunes réfractaires au pouvoir rend la situation encore plus difficile pour les tenants du pouvoir. La qualité première d’un homme politique est la générosité, le don de soi, c’est également l’art de rassembler autour de soi de transmettre une énergie.
De cette énergie collective qu’on arrive à transformer les sociétés. Cheikh Ba est une réalité politique dans la Medina on ne peut l’occulter sinon la force du Benno avec lui la victoire est quasiment assurée sans lui rebelote pour encore un mandat avec le Maire sortant qui déjà a fini d’étaler aux yeux des populations son incapacité à se détacher de la politique politicienne faite de tricherie, de roublardise, de népotisme, d’alliances et d’antagonismes au gré de ses intérêts loin mais très loin des attentes des populations. Nul n’ignore les qualités intellectuelles et politiques de Seydou.
Il est éminemment politique il connait bien ses limites, il s’est frotté au Maire sortant en 2009 et en 2014 il a subi autant de revers. La clé du changement dans la Médina aujourd’hui est entre ses mains à défaut il assumera seul la défaite pour le Benno mais pire pour la Médina des années à venir. BBY a ici la chance de ratisser large au-delà de ses militants.
Le Président Macky Sall en bon politicien averti apprécie certainement la gravité de la situation qui prévaut dans la Médina. Nous aussi citoyen lambda de la médina n’appartenant pas au Benno apprécions à la lumière de nos attentes et de nos préoccupations le choix de Benno pour en tirer toutes les conséquences politiques et citoyennes.