Depuis la mort d’Abubakar Shekau, chef du groupe Boko Haram, les attaques de la secte islamiste répertoriées au Nigeria se sont réduites. L’armée nationale semble vouloir profiter de la disparition du leader pour éradiquer ce groupe terroriste, dont la résilience lui a été préjudiciable depuis 2009.
Au Nigeria, près de 6000 combattants du groupe islamiste Boko Haram se sont rendus ces dernières semaines aux autorités. L’annonce a été faite ce jeudi 2 septembre par le général de brigade Bernard Onyeuko (photo), porte-parole des forces armées nigérianes.
« Au cours des dernières semaines, plus de 5890 terroristes comprenant des fantassins et leurs commandants se sont rendus avec leurs familles à nos troupes dans la zone nord-est », a indiqué le responsable face aux médias. Il a ajouté que 565 d’entre eux auraient été livrés aux autorités de l’Etat de Borno pour « une gestion ultérieure après un profilage approfondi ».
Bien que les détails de ces événements n’aient pas été totalement livrés, le responsable a indiqué que cette situation résulte de la contre-offensive mise en place par l’armée pour lutter contre l’insécurité. 48 terroristes de Boko Haram auraient d’ailleurs été abattus lors d’une récente opération dans le nord-est du pays.
« Les forces armées du Nigeria ont maintenu leurs engagements opérationnels dans tout le pays contre tous les éléments criminels. Ces opérations ont donné des résultats significatifs […] Cela est visible dans la réduction de la série d’incidents enregistrés, la reddition massive des terroristes dans le nord-est ainsi que la réduction des activités de l’IPOB/ESN dans le sud-est et le sabotage économique dans les zones sud-sud et sud-ouest du pays », a indiqué Bernard Onyeuko.
Cette annonce intervient quelques mois après la mort d’Abubakar Shekau, leader de la secte Boko Haram suite à un affrontement avec le groupe rival de l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Bien que certains observateurs estiment que la disparition du chef terroriste débarrassera le Nigeria de l’une des plus grandes menaces à sa sécurité et à son intégrité territoriale, plusieurs experts indiquent qu’elle pourrait également coïncider avec une expansion de l’ISWAP qui cherche à étendre sa zone d’influence dans la sous-région.
Malgré cette nouvelle menace, les autorités nigérianes semblent décidées à profiter de la mort d’Abubakar Shekau pour éradiquer le groupe Boko Haram, manifestement affaibli par les affrontements avec l’ISWAP. Il faut rappeler qu’Abuja avait déjà plusieurs fois annoncé avoir vaincu le groupe terroriste avant que la recrudescence des attaques contre l’armée et les civils ne vienne contredire ces déclarations.
D’après l’ONU, le conflit entre Boko Haram et l’armée nigériane a fait 350 000 morts entre 2009 et 2020.