Se dirige-t-on vers un cessez-le-feu à Gaza ? Ce jeudi 20 mai, la diplomatie s’active sur le terrain et en coulisses pour tenter de mettre un terme à l’escalade militaire meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza.
Sur le terrain, une certaine accalmie est perceptible, écrit notre correspondant à Tel-Aviv, Christian Brunel. Pendant plusieurs heures, aucune roquette n’a été tirée cette nuit par le Hamas vers le sud d’Israël qui a, pour sa part, continué à pilonner le réseau de tunnels construit par le mouvement islamiste dans la bande de Gaza. Mais de façon moins intensive que ces derniers jours.
Front diplomatique
En fait, la véritable bataille se déroule sur le front diplomatique. Toute la question est de savoir à quel moment Benyamin Netanyahu cédera aux pressions de plus en plus intenses exercées par Joe Biden. Lors de leur quatrième entretien téléphonique depuis le début des combats, le président américain a exigé une désescalade militaire immédiate débouchant sur un cessez-le feu.
Exprimant la « solidarité » de son pays avec Israël à son arrivée à Tel-Aviv, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, plus haut responsable européen à se rendre dans la région depuis le début des nouvelles hostilités le 10 mai, a souligné, de son côté, son soutien aux « efforts internationaux en faveur d’un cessez-le-feu ». « Le nombre de victimes augmente chaque jour et cela aussi nous inquiète beaucoup », a-t-il encore dit. « Nous sommes également convaincus que, dans l’intérêt de la population, la violence doit cesser rapidement ». M. Maas doit s’entretenir en soirée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
Une médiation est aussi menée par l’Egypte, pays limitrophe d’Israël et de la bande de Gaza, micro-territoire palestinien de deux millions d’habitants sous blocus israélien depuis 15 ans, pour tenter de rétablir une trêve fragile entre les deux camps. « Nous nous attendons à un retour au calme dans les prochaines heures, ou demain vendredi, mais cela dépend de l’arrêt de l’agression des forces d’occupation à Gaza et Jérusalem », a affirmé à l’AFP un haut responsable du Hamas.
Sourde oreille
Pour le moment, le Premier ministre fait la sourde oreille et refuse de céder. Mais, de l’avis de tous les experts, il ne pourra pas défier longtemps le grand allié américain. En attendant, il maintient le cap, du moins publiquement. « Nous poursuivrons nos frappes jusqu’à ce que la sécurité de la population israélienne soit assurée », proclame-t-il. Toutefois, les médias, y compris la radio de l’armée israélienne, estiment que l’arrêt des combats n’est plus qu’une question d’heures.