L’envolée actuelle du marché des métaux présage des bénéfices record pour le secteur minier en 2021. Pendant ce temps, la faiblesse des prix du pétrole continuera d’affecter les finances des producteurs. En termes de résultats, ils devraient être éclipsés par les miniers.
D’après une estimation de Bloomberg, les plus gros producteurs de métaux : BHP, Rio Tinto, Vale, Anglo American et Fortescue Metals, vont afficher un bénéfice net cumulé de 65 milliards de dollars en fin d’année.
Ce sera environ 13% de plus que les cinq majors du secteur pétrolier : Shell, Exxon Mobil, BP, Total et Chevron. Ce sera la deuxième fois au cours du siècle que les producteurs de métaux dépasseront ceux du pétrole qui sont accablés par un marché ayant connu une volatilité aigue au cours des 6 à 7 dernières années.
Entre 2008 et 2011 alors que le baril se négociait autour de 100 dollars, les bénéfices ajustés des majors pétrolières était au-moins deux fois supérieurs à celui des miniers.
Les bénéfices miniers vertigineux sont principalement dus au minerai de fer, la plus grande matière première au monde après le pétrole. En février, le fer s’est échangé à 165 dollars la tonne, en hausse de 88% en glissement annuel. C’est à égalité avec les prix record du secteur il y a une dizaine d’années. La demande a en effet explosé portée par la Chine et principalement la relance économique post Covid-19.
D’autres minerais comme le cuivre sont en plein rallye vers les sommets franchissant la barre des 10 000 dollars la tonne pour la première fois en dix ans. L’aluminium, le nickel, le cuivre, l’étain, le plomb et le zinc se négocient également à des niveaux rarement atteints. Ces métaux interviennent tous dans la chaine de production de solutions énergétiques plus adaptées aux résolutions de l’accord de Paris en 2015.
Pour les analystes, ces données sont la preuve que l’après-pétrole est plus que jamais d’actualité.
Olivier de Souza