Face à la forte demande de certains produits comme le cuivre ou le cobalt, des compagnies militent pour l’exploitation des fonds marins réputés abriter d’importantes ressources minérales. Il n’existe néanmoins pas assez de données sur l’impact de cette activité sur l’écosystème de ces lieux.
Google, Volvo Group, BMW et Samsung SDI ont publié cette semaine une déclaration conjointe appelant à un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins. Ces géants mondiaux deviennent les premières sociétés à répondre à un appel lancé par le Fonds mondial pour la nature (WWF) pour faire face à la multiplication des initiatives de certaines compagnies minières.
En effet, les fonds marins seraient riches en ressources comme le cobalt, le manganèse, le cuivre ou le nickel, minéraux dont la demande explose, car utiles à la lutte contre le réchauffement climatique. En plus des smartphones et autres appareils électroniques, ils sont en effet utilisés dans les batteries lithium-ion, dans les véhicules électriques ou encore dans la production d’énergie renouvelable.
Alors que l’offre mondiale disponible et les ressources terrestres mises à jour pourraient ne pas suffire à satisfaire cette forte demande, certaines sociétés militent donc pour le recours aux fonds marins, sans toujours tenir compte des risques pour l’écosystème aquatique. C’est pourquoi BMW et les autres signataires de la déclaration se sont engagés à exclure les minéraux extraits de cette manière de leurs chaînes d’approvisionnement et à ne pas financer des activités minières sous-marines.
Si ce moratoire aboutit et que l’industrie minière mondiale renonce à l’exploitation sous-marine, cela consolidera l’emprise des pays hébergeant ces ressources. En Afrique par exemple, la RDC est le leader mondial de la production de cobalt alors que l’Afrique du Sud et Madagascar sont les principaux producteurs de nickel du continent.
Emiliano Tossou