Sur le tracé du Bus rapid transit (Brt), les travaux ont repris après les saccages notés lors des manifestations début mars. Reportage.
Malgré un vent frais et poussiéreux, c’est l’effervescence à la Cité Fadia en ce vendredi 26 mars. La circulation est fluide sur les voies secondaires. Sous des tentes ou tables fixées en plein air, les vendeurs de petit déjeuner et leurs camarades spécialisés dans les légumes accueillent, comme d’habitude les clients. Ces acteurs économiques côtoient quotidiennement, depuis quelques temps, les ouvriers du chantier du Bus rapid transit (Brt). Retranchés derrière un cordon sécuritaire, les différents groupes de la société China Road Bridge Corporation (Crbc) débordent d’énergie. En gilet fluorescent ou orange, ils sont dévoués à la construction de la station de Fadia qui figure parmi les 24 prévues par le projet. Le pas alerte, l’un d’eux porte sur l’épaule du fer déjà raboté. Déchargé de ce poids, il se permet un petit commentaire, le visage ocre de poussière. « Rien n’a changé, nous sommes en pleine activité », lâche-t-il en nous conseillant d’aller voir le chef de chantier. Pendant ce temps, d’autres ouvriers, accroupis, sont à l’étape de coffrage des diverses semelles, piliers de l’infrastructure. Sorties de terre, elles dépassent le mètre. Cela, après une journée du jeudi qui était entièrement dédiée au bétonnage. À partir d’un conteneur qui fait office de bureau, Mamadou Ndiaye a une vue large sur le chantier. Responsable de la construction des stations du projet, le technicien parle d’un niveau d’avancement satisfaisant des travaux. « Nos agents sont à pied d’œuvre. Nous construisons la station de Fadia. Les semelles de fondation, déjà bétonnées, sont en train d’être coffrées. Nous n’avons pas enregistré trop de dégâts matériels à l’occasion des récentes manifestations. Le chantier est en cours. Ça travaille », affirme Mamadou Ndiaye.
Pas d’impact majeur sur la poursuite des travaux
Avec des commerces aux vitres cassées qui peinent à reprendre l’activité et des agences et kiosques de téléphonie complètement saccagées, les Parcelles assainies affichent toujours les stigmates des récentes manifestations. Malgré cette situation, la vie a repris son cours normal. Comme en atteste l’activité d’un jeune homme, ouvrier du chantier du Brt. À quelques mètres du rond-point Case Bi, le garçon, en gilet vert, a l’œil collé à l’appareil topographique. Simultanément, il rapporte des chiffres sur sa machine de contrôle, au moment où d’autres équipes, dans le tréfonds des fosses, coincent les buses en ciment entre les tubes ronds. À hauteur de la cité Soprim, les travaux d’assainissement sont également en cours. Les engins, en plein régime, déplacent les charges de sable pour ne pas impacter l’activité des automobilistes. Des hommes aux muscles saillants traînent les charriots et brouettes chargés de ciment. Ingénieur topographe, Seydina Assane Ndiaye minimise les dégâts matériels enregistrés lors des manifestations. « Les clôtures en zinc ont été arrachées, des tuyaux endommagés », explique-t-il. Selon lui, depuis la reprise des travaux, il y a plus de 15 jours, aucun dysfonctionnement n’est à signaler. « Les ouvriers sont à pied d’œuvre. Nos équipes sont en train d’installer les buses pour les travaux d’assainissement », dit-il. Témoin oculaire des saccages de la journée du 5 mars dernier, Abdoulaye Samb se félicite de la poursuite des travaux. « Tout s’est passé sous mes yeux, des jeunes en colère ont arraché la clôture », se souvient-il.