Le Programme de gestion du littoral ouest-africain (Waca) déconseille des solutions toutes faites pour freiner l’avancée de la mer au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Sénégal, au Sao Tomé-et-Principe et au Togo. Il plaide pour des technologies en fonction des réalités du terrain de chaque pays.
La recherche de solutions à l’échelle d’un pays présente des limites. En réalité, une option d’atténuation dans un pays comme la Mauritanie peut avoir des répercussions au Sénégal. C’est pour éviter le transfert ou le déplacement de ces problèmes que plusieurs institutions ont décidé d’exécuter le Programme de gestion du littoral ouest-africain (Waca). Il s’agit de proposer des options, ou des technologies adaptées pour chaque pays afin d’atténuer les conséquences de la montée des eaux océaniques. « Les solutions ne peuvent pas être nationales mais régionales. C’est un phénomène qui concerne toutes les populations qui vivent le long de la côte ouest-africaine », a diagnostiqué, Thomas Louis Price, le coordonnateur de Waca ResIP, l’Union internationale de conservation de la nature (Uicn), lors d’un webinaire portant sur la formation des journalistes des pays de l’Afrique de l’Ouest.
Au Sénégal, l’aménagement des Corniches Est et Ouest et de certaines zones du littoral de l’île de Gorée est l’une des actions concrètes qui seront posées dans ce projet mis en œuvre dans 17 pays. « Nous sommes dans la planification des actions au Sénégal, notamment à Dakar. Parmi celles-ci, il y a l’aménagement des corniches Est et Ouest et des travaux sur la zone de la forteresse et de la mosquée de Gorée », a détaillé Thomas Louis Price. Dans la région de Ziguinchor, la restauration à grande échelle des mangroves est en ligne de mire dans les bolongs, les berges du fleuve Casamance et dans certaines parties où la mer menace plusieurs sites particulièrement des îles. « Dans ce projet, il y a la mise en œuvre des solutions « fondées sur la nature » comme la restauration des mangroves. Mais les réponses à la problématique peuvent différer d’un pays à un autre », a mentionné Thomas Price, dans sa communication.
La lutte contre l’érosion côtière nécessite de lourds investissements. La construction des digues, des épis, ou encore l’accompagnement des déplacés exigent d’importantes ressources financières. « La lutte contre l’érosion côtière nécessite un engagement à long terme. Dans ce projet, nous n’avons pas une seule solution technique pour l’ensemble du littoral », a notifié Nicolas Desmaraut.
Le Projet Waca compte une dimension de transfert de connaissances, d’échanges d’expérience.
Déjà, dans des pays comme le Bénin, 200 ha ont été reboisés à Gbèkon et une unité de transformation de manioc y a été installée. Alors qu’en Côte d’Ivoire, un plan de gestion du littoral est en cours dans le Grand-Léhou, au Togo, une course contre la montre est engagée pour sauver, dans certains endroits, des maisons construites sur le rivage et qui sont menacées par la montée du niveau des eaux.
L’autre menace qui pèse sur le littoral, c’est l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz offshore sur une bonne partie de la façade atlantique en Afrique de l’Ouest. Pour atténuer d’éventuelles conséquences de cette activité industrielle, des spécialistes recommandent une transposition des Protocoles d’Abidjan dans les corpus juridiques des différents pays. Le Projet Waca intervient au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Sao Tomé-et-Principe, au Sénégal et au Togo. Idrissa SANE
Le phénomène s’accélère sur toutes les côtes maritimes
Comme l’ont déjà souligné des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental de recherche sur l’évolution du climat (Giec), datant de 2007, l’élévation du niveau de la mer s’accélère partout dans les zones côtières. La confirmation vient d’être faite par une étude réalisée par l’Institut Niels Bojr de Danemark publiée dans le site « Futurasciences ». On apprend, de cette étude, qu’en un siècle, l’élévation moyenne du niveau de la mer est de 20 centimètres.
L’équipe de chercheurs de l’Institut Niels Bohr de Danemark qui a fait la modélisation prévoit « que le niveau de la mer est amené à monter plus vite que les scientifiques ne le pensaient », lit-on sur le site de « Futurasciences ».
Selon les scientifiques, c’est l’effondrement des calottes classières qui influe plus sur la montée du niveau de la mer et la dilatation des eaux océaniques. « Entre 1992 et 2001, la perte des glaces au Groenland n’avait contribué à l’élévation du niveau de la mer que pour 0,09 mm/an. Mais sur les dix années suivantes, sa contribution est passée à 0,59 mm/an. La trajectoire est la même pour l’Antarctique », informe le site d’information « Futurasciences ». Selon leur modélisation, si le Groenland et l’Antarctique devraient disparaître, la montée du niveau des océans pourrait atteindre plusieurs dizaines de mètres