Le peuple américain semble avoir une image de plus en plus négative ou hostile de la Chine, au fur et à mesure de l’évolution de leurs relations commerciales et diplomatiques de ces dernières années.
C’est du moins si l’on en croit les résultats d’un sondage du Pew Research Center, publiés ce jeudi: près de 9 adultes américains sur 10 considèrent désormais la Chine comme un « concurrent » ou un « ennemi »… plutôt qu’un « partenaire ».
Dans le détail, une majorité de 55 %, décrivent la Chine comme un « concurrent », tandis que 34 % la considèrent comme un « ennemi ». En contraste, seuls 9 % la considèrent comme un « partenaire ».
Le document de cette année, qui a interrogé 2596 adultes américains du 1er au 7 février, tend ainsi à montrer l’évolution progressive du peuple américain vis-à-vis du géant chinois… dans une Amérique où plane encore l’ombre de Donald Trump, et son approche plus « tough » des interactions américano-chinoises, qui laissaient même présager pour certains une « nouvelle guerre froide ».
Pour illustration, selon l’enquête, de nombreux Américains sont désormais favorable à une approche plus stricte de Washington, en matière de relations bilatérales avec Pékin. Que ce soit pour promouvoir les droits de l’homme, sur le plan économique, ou encore quand il s’agit de limiter le nombre d’étudiants chinois venant étudier aux États-Unis.
Toujours dans une perspective géopolitique, près de la moitié des sondés (48 %), estiment que la limitation de la puissance et de l’influence mondiales de la Chine devrait être une priorité de la politique étrangère américaine (contre 32 % en 2018). Cette évolution progressive pourrait un tant soit peu teinter l’approche géopolitique de Joe Biden et son administration, qui devrait tout de même tenir compte de l’opinion publique dans son pays.
A cet égard, notons que le secrétaire d’État américain Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, déclarait justement hier mercredi, dans son premier grand discours de politique étrangère, que la gestion des relations avec la Chine était « le plus grand test géopolitique du XXIe siècle ».
Ayi Renaud Dossavi