Une meute de loups n’a aucune raison de brandir un trophée de guerre pour le simple fait d’avoir étranglé des agneaux désarmés. La raison du plus fort est toujours la meilleure. Cette métaphore n’est pas une exception en Afrique, mais elle est la règle. Seulement, cette force serait plus porteuse si elle était équidistante aux différents camps, aux différentes obédiences.
Ternir l’image de leurs adversaires, bafouer leur dignité, sont les pratiques indécentes de la plupart des coalitions de partis politiques au pouvoir. Les adeptes inconditionnels d’un certain militantisme alimentaire ont toujours été les bras séculiers de tous les régimes politiques de 1960 à nos jours. Malheureusement pour eux, les temps du larbinisme sont sur le point d’être révolus d’ici peu de temps. La relecture de tous les systèmes moribonds hérités de Jacques Foccard doit s’imposer. Une nouvelle conscience africaine est entrain de naître et fleurir. Elle samplifiera davantage jusqu’à l’horizon 2035 date à laquelle le CONTINENT sera à la croisée des chemins de la MATURITÉ des consciences d’une nouvelle et dynamique citoyenneté africaine. Le sentiment de révolte intelligente et très pacifique, continue de gagner les consciences africaines, naguère somnolentes qui se sont soudainement réveillées pour mettre en place un projet porteur autour d’un patriotisme anti-systémique.
Le seul son qui vaille et perçu à partir des cloches retentissantes et vibrantes depuis les collines de DINDÉFELLO est la PAIX SOCIALE. L’urgence est de nous débarrasser d’un ennemi commun qui continue de nous éprouver. Le Corona virus covid-19, devrait être un baromètre quant à notre capacité de résilience face à n’importe quelle menace fut-elle gravissime.
Ce message du général Mark Milley, chef d’état-major des armées américaines, adressé au Président Donald Trump, qui voulait l’utiliser pour mater les manifestants du mouvement black lives matter, est à méditer doublement par certains chefs militaires de la plupart des armées africaines. Ce que nos armées font ici en Afrique contre leurs peuples est à la limite de la pure animalité pour ne pas dire bestialité. Comment peut-on retourner les armes contre ceux qui les achètent pour être protégés ensemble avec leurs biens ? Quel paradoxe !
Général Milley: » Nous ne prêtons pas serment à un roi ou à une reine, à un tyran ou à un dictateur. Nous ne prêtons pas serment à un individu, pas un pays, pas un tribunal, pas une religion. Nous prêtons serment à la constitution. »
Il s’agit bien ici d’une constitution imagée foncièrement DÉMOCRATIQUE d’une sociabilité pleine et entière.
La bravoure d’un État ne se trouve point dans sa capacité de mater et de réduire dans leur plus simple expression, ses administrés. Ce terme laconique et galvaudé est partout banni à travers toutes les grandes démocraties du monde : » force restera à la loi ». Cette force de première, deuxième et troisième catégorie, malgré qu’elle soit dissuasive, aurait intérêt à savoir ses limites à chaque fois qu’elle est mise devant le fait accompli (mission de maintien de l’ordre). Il ne saurait être question de répression aveugle, démesurée. On ne lui demande point, quelque soit le niveau des tensions, d’arroser des balles sur de pauvres innocents citoyens désarmés, dont le seul tort est de réclamer : JUSTICE, LIBERTÉ, ÉQUITÉ, ÉGALITÉ, TRANSPARENCE ET SÉCURITÉ.
Ces milliards de dollars dépensés dans l’armement pour un semblant de sécurité intérieure, ne le sont que pour un objectif bien visé, celui de neutraliser les masses déferlantes en situations de crises politico-sociales. Beaucoup de citoyens y laisseront leurs vies au nom d’un idéal pour lequel ils se seront donnés corps et âme, mais en vain. Nos États ici en Afrique sont très outrancièrement belliqueux et très répressifs, faisant fi des principes longtemps établis par la communauté internationale. Malheureusement, les sanctions sont très sélectives. Je ne vois pas de différence entre les crimes commis par Yaya Jammeh en Gambie comparés à ceux commis par Alpha Condé en Guinée et Alassane OUATTARA en Côte d’Ivoire. Et pourtant, l’Union africaine, la CEDEAO se sont précipités pour le chasser de chez lui Manu militari pour laisser d’autres despotes continuer à mater leurs peuples. Cette posture de deux poids deux mesures longtemps adoptée par la communauté internationale, les organisations sousregionales et régionales, doit changer. Il faut que les génocides cessent pour laisser libre cours aux peuples responsables de décider pour eux-mêmes et par eux-mêmes. Seule la séparation effective des trois pouvoirs : l’exécutif, le législatif et le judiciaire reste la voie admise pour pacifier le climat social, économique et judiciaire. En concluant par ce rappel de Jean Novak : » Une force, aussi puissante soit-elle, ne saurait avoir le-dessus sur un peuple prêt à recouvrer sa liberté et son indépendance. »
Ndiapaly GUEYE journaliste indépendant email : ndiapalygueye@yahoo.fr