Il est peu connu des dakarois pourtant il est entrain de se faire un nom dans la commune de Sicap-Liberté. Cheikh Ahmadou Bamba Thioune, ce pur produit de Liberté6 à des ambitions pour sa commune Le président du Mouvement And Defar Sicap se dévoile. Dans cette interview accordée à Diaspora 221 il parle sans détours des questions de l’heure notamment la covid-19, le financement des femmes, la gestion de la commune par le maire Santi Sene Agne, les élections locales et son mouvement. Entretien…
Qu’avez-vous à dire de votre Mouvement ? Pourquoi l’avez-vous créé ?
And Defar est un mouvement majoritairement constitué de jeunes qui habitent la commune de sicap Liberté. En fait ce sont des jeunes qui ont constaté beaucoup de chose dans leur quartier qui ont fait en un moment donné, ils ont voulu se constituer en mouvement, pour essayer d’amener des solutions idoines. Je veux citer des exemples: on peut citer l’aspect sécuritaire dans les sicap. Au jour d’aujourd’hui, il y a beaucoup de cas d’agressions et d’insécurités qui ont été relevés dans la commune , il y a aussi l’emploi des jeunes, qui certes n’est pas du ressort de la mairie, mais quand même si vous êtes élus par des citoyens, vous devez vous atteler, à résoudre l’ensemble de leurs problèmes ,y compris le problème de l’emploi, il n y a pas que ça ,il y a l’encombrement des rues et des routes des sicap, il y a le problème des taxis clando aussi, qui au jour d’aujourd’hui avec les déviations des travaux du BRT, rentrent dans les routes secondaires des sicap, et tout ça, sont de sources d’insécurité, sources d’accident. Et face à tout ça, on ne sent pas la présence de la mairie. C’est autant de chose, qui ont fait qu’à un moment donné, les jeunes se sont constitués, pour essayer de voir comment amener des solutions idoines.
Combien d’adhérents compte votre mouvement, pour ne pas dire membres ?
Alors j’ai tracé le décompte physique, mais aujourd’hui, je pense qu’il ya beaucoup de gens des sicap qui ont adhéré à notre mouvement. Et ça commence de Liberté 1, jusqu’à Liberté 6 Extension voire Baraka. Partout dans tous les quartiers de sicap, nous avons des représentants, nous avons des gens qui ont compris que, à un moment donné, il faut que les populations prennent leur responsabilité, pour essayer d’inciter les autorités locales, à jouir de leurs prérogatives, et aussi à essayer même de s’organiser, à faire des choses, pour pouvoir amoindrir la souffrance des populations.
Le Mouvement est né depuis combien d’années ?
Ça fait à peine deux ans et deux ans et demi et les réalisations sont multiples, on a eu à faire pas mal de set setal dans les quartiers, pour essayer de diminuer en fait les ordures ménagères, qu’on pourrait trouver dans les ruelles des sicap. On a eu à faire, des campagnes de distribution de masques et de gels hydro – alcooliques. Notamment, dans cette période-là de covid-19. On a eu aussi à appuyer des groupements de femmes, sur le plan financier, des appuis qui ne sont pas remboursable. Pour essayer de les aider à redémarrer leurs activités, parce qu’il faut savoir que c’est vrai, les gens parlent de distanciation physique, de port de masques, il faut savoir que, au-delà de tout ça ,les gens doivent vivre, ils doivent donner, la dépense quotidienne, et tout çà et malheureusement, l’écrasante majorité des femmes des sicap, sont dans le secteur de la restauration, et c’est un secteur qui a été fortement touché par la covid-19. C’est pourquoi on s’est dit qu’on allait essayer de les appuyer pour qu’elles puissent redémarrer leurs activités. Parce que, aujourd’hui, personne ne pourra vous dire, quant est-ce que cette pandémie va s’arrêter. Donc à un moment, il faut essayer, de voir comment vivre avec.
Est-ce que votre mouvement est apolitique ?
Oui le mouvement est politique, nous avons des ambitions politiques, c’est clairement affiché, tout simplement parce que, comme je viens de vous dire, la politique est au début et à la fin de tout. Je vais donner des exemples, si nous voulons organiser quelque chose, quelle qu’elle soit, set setal, des campagnes de vaccination… tout ce que vous voulez ,on est obligé, d’avoir l’aval de la mairie, sinon on ne peut pas le faire, et c’est pourquoi à un moment donné, on s’est dit, mais d’autant plus que, nous ne sentons pas, la présence de la mairie, nous allons essayer de gérer nous-même, notre commune, parce que nous pensons, effectivement que les ambitions, que nous avons pour notre commune, en terme d’intercommunalité (je ne sais pas si on pourra revenir dessus par exemple), parce que la commune des sicap, est différente de la commune de Bambilor, vous conviendrez avec moi, que à Sicap, il y a plus d’espace et de terrain, qu’on pourrait vendre, ou quelque chose comme ça. Mais il y a d’autres activités, que la mairie devrait pouvoir enclencher, pour générer des fonds, et pouvoir subvenir aux difficultés des populations. Ce qui n’est pas fait, jusqu’à présent, on ne sent pas la mairie. Donc, c’est pourquoi je confirme bien, qu’on a des ambitions Politiques.
Justement en parlant de fond, ou est-ce que vous les puisez, pour aider toute cette population de la Sicap ?
Alors c’est une bonne question, c’est vrai par les temps qui court, quant on parle de fond d’appui, non remboursable, souvent les gens, ont tendance à se poser des questions. Je voudrais juste rappeler, nous en fait, les fonds qu’on a, proviennent de nos cotisations, des bonnes volontés, qui habitent ou habitaient dans les sicap, et qui croient en ce mouvement-là, parce que qu’ils savent, que les politiques qui avaient l’habitude de gérer la commune, qu’on avait l’habitude de voir, n’ont absolument rien fait pour la commune, et quand ils ont vu que ce sont des jeunes, qui jadis étaient quasiment apolitique, et qui ont voulu maintenant s’imprégner de la vie de leur commune ,ils se sont tous portés garants pour accompagner ce mouvement là. Et cet dans cet élan de solidarité là, que chacun a mis la main à la poche, pour qu’on essaye de s’entraider. En fait ce sont des appuis pour pouvoir s’entraider.
Quelles sont les Perspectives de votre Mouvement AND DEFAR SICAP, pour cette année et même au delà ?
Pour cette année 2021, déjà je pense que la perspective, c’est de continuer autant que faire ce que, à aider les populations dans le cadre de cette guerre, en fait on a cette guerre sanitaire, qu’on a face à la pandémie de la covid-19, pour que les populations puissent avoir un stock des masques, pour qu’elles puissent avoir des gels, pour qu’elles puissent être sensibilisées davantage, sur la pandémie, parce que rien qu’aujourd’hui, je pense qu’il y avait plus de 460 quelques cas, on est en moyenne, à une dizaine de morts par jour, c’est énorme. Sachant que jusqu’au moment où je vous parle il n’y a pas un traitement homologué par l’OMS, pour traiter la pandémie. Donc je pense que le seul combat qui vaille est le combat contre la covid-19.
Quelle sont vos relations avec les autorités politiques de la commune, plus particulièrement la ministre Zahra Iyanne THIAM, le Maire Santi AGNE, et Aliou MARA. ?
Par rapport au maire Santi AGNE, je vais commencer par lui, qui est l’autorité suprême sur le plan local. Quant on a créé notre mouvement, nous sommes allés le voir, en visite de courtoisie, pour lui expliquer les raisons, pour lesquelles nous avons créé notre mouvement. Il nous a vraiment félicité, il nous a tendu la main, pour nous accompagner, parce que effectivement, il pense que c’est vraiment noble, de voir des jeunes, qui n’étaient pas obligés de le faire. Je rappelle que ce sont des ambitions citoyennes, des jeunes qui sont mobilisés, il n’y a aucun leader ou parti politique derrière nous. C’est un mouvement citoyen. Donc le maire on l’a vu.
Nous n’avons pas de relation particulière avec Monsieur Aliou MARA, que nous connaissons, qui habite à Liberté.
Par contre, Madame le ministre Zahra Iyanne THIAM, effectivement nous a reçu et c’est le lieu d’ailleurs, pour pouvoir lui rendre hommage. Pourquoi ? Parce que tout simplement, quand elle a eu vent de nos actions à travers les sicap, elle est venue vers nous, pour nous féliciter, nous encourager et nous ouvrir ces portes. Parce qu’elle s’est dite, s’il y a des jeunes cadres de la sicap, qui ont des ambitions pour leur cité, elle en tant qu’autorité locale, son devoir, c’est de les accueillir, de leurs ouvrir ses portes et de les accompagner. Et c’est ce qu’elle a fait, en nous accompagnant dans certains de nos actions. Et c’est le lieu justement de la remercier profondément, et puis de dire voilà, qu’on est ouvert, à toutes les personnes, qui ont des ambitions nobles, pour la sicap.
Nous croyons fermement aussi en la présomption d’innocence de…
Alors la lecture de la situation politique actuellement, en fait, c’est une situation plus ou moins déplorable, parce que d’une part, on a une affaire civile, j’ai envie de dire, entre une dame qui a porté plainte, contre une personne, certes une personnalité publique, en l’occurrence Monsieur Ousmane SONKO, pour un cas de viol, alors à ce stade ou nous en sommes ,on ne pourrait affirmer ou infirmer ce qui s’est passé, on y était pas. On ne sait pas trop, il y a beaucoup de choses qui circulent sur les réseaux sociaux. Mais ce que je pourrais dire, c’est que nous faisons confiance à notre justice, parce que un pays sans justice, ce n’est pas possible. Donc nous faisons confiance à notre justice. Nous croyons fermement aussi en la présomption d’innocence. Jusqu’au moment où je vous parle, nous pensons que Monsieur Ousmane SONKO est innocent. Parce qu’il y a aussi la présomption d’innocence dans ce pays. Maintenant la justice fera son travail. Je pense que l’Assemblée Nationale, a enclenché la procédure de levée d’immunité parlementaire, du Président Ousmane SONKO, et je pense que la justice, nous permettra de savoir, ou se situe la vérité.