Le rond-point de Liberté 6 représente un hub dans le transport urbain du département de Dakar. Mais, les chantiers et les nombreuses installations des marchands ambulants y ont porté un sacré coup à la fluidité de la circulation. Une situation qui est à l’origine d’un véritable casse-tête pour les passagers. Reportage !
Jeudi 11 février 2021, l’ambiance est à son comble au rond-point de la Sicap Liberté 6 de Dakar. Comme tous les jours ouvrables, la circulation y est dense. Vendeurs à la sauvette, piétons et automobilistes se disputent la chaussée. Sur les trottoirs, les marchandages vont bon train devant les installations des ambulants sous les vrombissements assourdissants des gros engins aménagés pour les besoins des travaux du projet Bus transit rapid (Brt).
Au dernier arrêt des deux voies de la Sicap Liberté 6, une jeune dame attend impatiemment un moyen de transport. Le sac au dos, la tête couverte d’un foulard, l’étudiante demande à un jeune homme si le bus de la ligne 29 est déjà passé. «J’ai un examen à 13 heures. Je suis étudiante en 2e année à la Faculté de droit de l’Ucad», réagit Mariama. Mais voilà qu’une aubaine se manifeste, c’est la ligne 46 qui se présente : «ça m’arrange», s’écrie-t-elle, se précipitant à s’engouffrer dans le bus.
Fatou Ndiaye, elle, est pensionnaire de l’Université Amadou Hampathé Ba. Tous les jours, l’étudiante en deuxième année passe par ce rond-point avec la ligne Tata 34 qui dessert le garage Lat-Dior à partir de Nord-Foire. Le bus, bondé de passagers, embarque des clients, masques sous le menton. «Cette ligne, le bus Tata 34, peut faire une heure et demie pour arriver à notre université. Ce serait bien que nous ayons des bus qui desservent les Université à partir de Nord-Foire», pense-t-elle. Et de préciser : «depuis que le couvre-feu est déclaré, il nous arrive d’éprouver des difficultés pour rentrer après nos cours. C’est le taxi qui devient parfois la solution et pour cela, il faut au moins 2500 FCfa alors qu’on utilisait un budget quotidien de 1500 FCfa par jour pour le transport et la restauration». Son amie confirme en ajoutant que parfois, elles sont obligées de faire des correspondances, en faisant des étapes, par plusieurs moyens de transport. «Au début du couvre-feu, une après notre descente devant le Cices, les taximen ne demandaient pas moins de 2000 FCfa pour compléter notre trajet jusqu’à Nord-Foire. On était obligés de marcher le reste du parcours» confie-t-elle.
Au rond-point Liberté 6, il y a un garage de clando pour Nord-Foire. Mamadou Diouf y exerce depuis deux mois. «Nous sommes environ 24 chauffeurs inscrits à ce garage. Comme je rentre aux Parcelles Assainies, il me faut quitter à 20 heures», lâche-t-il, d’un ton sec.
Elisabeth Diouf et Moustapha Mbaye sont des vendeurs établis sur les lieux. Ils confirment qu’à 20 heures, les lieux se vident de leurs occupants. «Avant la crise sanitaire, nos activités se déroulaient jusqu’à 23 heures», affirment-ils. Pour sa part, Mamadou Diouf rassure : «c’est pendant la première vague que les chauffeurs de clando ont eu plus de difficultés avec leur patron mais maintenant, nous nous sommes adaptés à la situation. Auparavant, on travaillait pour une voiture avec deux chauffeurs, mais avec la diminution du temps de travail, je gère seul la journée. Et à terme, j’arrive à assurer le versement et l’achat de carburant pour le lendemain».