Le directeur de l’horticulture Macoumba Diouf a invité le privé sénégalais à investir dans la logistique et la construction d’infrastructures marchandes, afin de profiter des opportunités qu’offrent les Niayes, principale zone de production de légumes du pays. M. Diouf a lancé cet appel lors d’une tournée sur invitation de la Fédération des producteurs maraîchers des Niayes.
Il a renouvelé son appel en direction des privés sénégalais pour qu’ils investissent davantage dans l’agriculture que dans l’immobilier, notamment dans la réalisation d’infrastructures marchandes, comme les unités de conservation, informe APS et reprit par DirectActu.
Selon lui, le groupe SENEGINDIA a ‘’montré le chemin’’ dans ce domaine, en réalisant des chambres froides d’une capacité de stockage de 50.000 tonnes à Diamniadio pour le stockage de pomme de terre qu’il achète aux producteurs.
Le groupe a produit cette année 75.000tonnes, dont 9000 tonnes de semences. Il achète à l’avance à des producteurs auxquels il est lié par un contrat, leur production qu’il stocke dans ces installations pour la revendre au moment où il trouvera un ‘’bon prix’’. A l’issue d’une concertation avec l’Agence de régulation des marchés (ARM), il a été convenu que Seneindia commercialise 10.000 tonnes d’ici à début mars. Après cela, il devra ‘’lâcher le marché pour les petits producteurs’’, afin qu’il n’y ait pas de difficulté pour la commercialisation, a-t-il dit.
L’implication des privés sénégalais dans la construction d’infrastructures de conservation de ce genre pourrait aider le pays à couvrir la demande annelle en pomme de terre, a fait valoir l’ancien directeur de l’Institut sénégalais de recherches agricoles.
Pour lui, en investissant dans l’agriculture, notamment dans les infrastructures de froid, le secteur privé sénégalais fait de bonnes affaires, tout en en faisant profiter à d’autres acteurs. Les producteurs vont payer pour y garder leur production et attendre de bons prix pour vendre. ‘’Le consommateur va y gagner, parce qu’il aura toujours un prix moyen acceptable plus conforme à son pouvoir d’achat (et) il n’y aura jamais de flambée’’, a-t-il dit.
Le secrétaire général de la FPMN Diéri Guèye a souligné le caractère prioritaire des équipements de conservation dans l’horticulture dont les denrées sont très périssables. Ce qui a amené le président de ladite structure Ibrahima Mbengue à plaider pour la réalisation d’une chambre froide de 1.200 tonnes à Sangalkam, dans le département de Rufisque.
’’On attend beaucoup de l‘Etat pour qu’il vienne en renfort de l’existant’’, a dit le secrétaire général de la Fédération des producteurs maraîchers, tout en relevant que l’Etat a ’’beaucoup fait’’, en termes de subvention des intrants et de modernisation des équipements. Les équipements comme les semoirs d’oignon, de pomme de termes, le petit matériel de travail du sol, de traitement phytosanitaire sont aussi demandés.
Des producteurs dont les périmètres ont été visités ont dit souhaiter un soutien de l’Etat dans l’accès à l’énergie solaire, afin de rentabiliser leurs exploitations, vu la cherté du gasoil qui grève leur coût de production. L’allègement de la pénibilité du travail, notamment dans le domaine de l’exhaure est aussi une doléance des producteurs, a noté le secrétaire général de la FPMN, pour qui, cet aspect n’encourage pas les jeunes à se lancer dans l’horticulture. L’introduction de systèmes innovants augmentera le rendement tout en réduisant la pénibilité du travail, a-t-il estimé. Selon le directeur de l’horticulture, le Programme d’intensification éco-soutenable de l’agriculture dans les Niayes (PIESAN), un programme de l’Etat qui commence à se déployer s’occupe de ces questions posées par les producteurs.