Au pouvoir depuis 1986, Yoweri Museveni, vient de remporter au premier tour l’élection présidentielle en Ouganda. Il est crédité par la Commission électorale de 58,64% des voix contre 34,83% pour son principal challenger, Bobi qui a déjà déclaré qu’il rejetait ces résultats qu’il considère faux.
Le président sortant de l’Ouganda, Yoweri Museveni (76 ans), a été déclaré vainqueur, dès le premier tour, de l’élection présidentielle en Ouganda, selon les résultats provisoires proclamés ce samedi par la Commission électorale. Il rempile pour un sixième mandat consécutif à la tête du pays qu’il dirige depuis 1986.
« Je déclare le candidat Yoweri Museveni Tibuhaburwa, le prochain président de la République de l’Ouganda ayant obtenu le plus grand nombre de voix lors de l’élection du 14 janvier 2021 », a déclaré le juge Simon Byabakama, président de la Commission électorale.
Yoweri Museveni du Mouvement de la résistance nationale (NRM) a recueilli 5 851 037 voix représentant 58,64% des suffrages exprimé. Il devance largement son principal challenger Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine (38 ans) de la Plateforme de l’unité nationale (NUP), qui est crédité de 3 475 298 voix, soit 34,83% des suffrages exprimés.
La proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle en Ouganda intervient dans le délai prescrit par la Constitution de 48 heures après le vote.
Vendredi, après le début du décompte des résultats provisoires par la Commission électorale, Bobi Wine avait déjà fait savoir à la presse qu’il les rejetait, alléguant de nombreuses fraudes.
« Nous rejetons ces résultats parce que nous avons vu le schéma de truquage même depuis le moment où nous faisions campagne », a-t-il déclaré. Ajoutant que « beaucoup de mes agents dans la plupart des districts de l’ouest et du nord, en particulier West Nile, ont été arrêtés et la Commission électorale s’est concentrée sur la lecture des résultats des districts qu’ils peuvent facilement truquer ».
« L’armée et la police dans certains endroits ont donné aux gens des bulletins de vote pré-cochés en plus d’intimider les électeurs par leur présence et d’inciter l’électorat à voter en faveur du président sortant Museveni », a poursuivi le chef de l’opposition ougandaise.
« Nous avons rassemblé des preuves à l’appui et elles seront mises à la disposition du public une fois Internet rétabli dans tout le pays », a affirmé Bobi Wine.
Des accusations aussitôt rejetées par le porte-parole adjoint de l’armée ougandaise, Deo Akiiki, qui les a qualifiées de « malveillantes », et de nature « à ternir les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) ».
Jeudi, 30 observateurs électoraux d’une ONG ont été arrêtés par les forces de sécurité alors qu’ils tenaient une réunion sur les élections dans un hôtel de la capitale Kampala.
Les Etats-Unis ont quant à eux carrément annulé leur mission d’observation des élections en Ouganda après le rejet par la Commission électorale de plus de 75% des demandes d’accréditations d’observateurs électoraux américains.
De son côté, l’Union européenne, en lieu et place d’observateurs électoraux, n’a déployé qu’une simple équipe de veille diplomatique pour cette élection.
Borgia Kobri