Le président, qui fait face à une historique seconde tentative d’« impeachment », est très isolé, d’autant qu’il a été coupé de ses réseaux sociaux favoris, Twitter, entre autres. Mais il reste encore président des États-Unis d’Amérique pour quelques jours et il est sur tous les fronts.
Le feu nucléaire : c’est la menace que les démocrates ont immédiatement mise en avant après l’invasion du Capitole, celle de Donald Trump, un « déséquilibré », selon les propos de Nancy Pelosi, appuyant sur le bouton nucléaire comme la Constitution l’y autorise. La présidente de la Chambre des représentants a assuré la semaine passée s’être entretenue le chef d’état-major américain Mark Milley, pour « pour discuter des précautions disponibles afin d’éviter qu’un président instable ne lance des hostilités militaires ou accède aux codes de lancement et ordonne une frappe nucléaire », a écrit la présidente de la Chambre des représentants dans une lettre à ses collègues parlementaires, rapporte l’AFP. Le porte-parole du général Milley a confirmé la discussion mais pas sa teneur.
Ce qui est sûr, c’est que le président prend encore des mesures très concrètes : sur le plan diplomatique, il a ainsi remis Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme, ce qui, sans la rendre impossible, compliquera la tâche de Joe Biden lorsqu’il voudra renouer avec le pouvoir castriste. Le président cubain avait déclaré en décembre dernier être ouvert à une discussion, « sur tous les sujets », avec le futur président américain. Cuba et les États-Unis ont renoué des relations diplomatiques en 2015, sous la présidence Obama, après plus de cinquante ans de brouille. Dans le même ordre d’idée, son secrétaire d’État a affirmé que l’Iran était une base importante d’al-Qaïda… Des accusations que Mike Pompeo avait déjà formulées mais sur lesquelles il assure détenir de nouveaux éléments. « Autant de peaux de banane jetées sous les pas de la future administration », titrait NBC News il y a quelques jours.
Exécutions capitales en chaîne
Sur le plan intérieur, Donald Trump a relancé en juillet dernier les exécutions fédérales, suspendues depuis dix-sept ans. Des exécutions autorisées par une Cour suprême façonnée par le président pendant ses quatre années de pouvoir. Une femme a ainsi été exécutée mercredi 13 janvier, la première fois depuis soixante-dix ans. Jeudi 14 janvier, un Afro-Américain a été tué, un autre doit l’être ce vendredi. Les deux hommes avaient contracté le Covid-19 en décembre et une juge avait décidé, mardi, de reporter leurs exécutions de plusieurs semaines, car ils n’étaient pas complètement rétablis. L’injection de pentobarbital risquait de leur causer une souffrance interdite par la Constitution, qui bannit les peines « cruelles », avait estimé le tribunal. Mais une cour d’appel, saisie par le ministère de la Justice, a annulé cette décision mercredi, et la Cour suprême lui a donné raison hier soir. Et les exécutions capitales au niveau fédéral se sont accélérées ces six derniers mois, dénoncent les organisations de défense des droits de l’homme.
Autant de messages envoyés à l’électorat le plus extrémiste de Donald Trump, celui qui était au Capitole la semaine dernière. Mais aussi à Joe Biden et à sa nouvelle administration.