La deuxième vague de la Covid-19 bat des records en termes de contaminations et de décès. Mais la circulation du virus n’a pas d’incidence notoire sur l’affluence dans une structure sanitaire comme Gaspard Kamara.
Le vestibule du Centre de santé Gaspard Kamara est peu animé. Quelques patients et leurs accompagnants sont devant les guichets, soit pour acheter un ticket, soit pour se payer des médicaments devant la pharmacie. À l’intérieur, la zone réservée aux soins primaires compte des clients. Au service des soins dentaires, à la pédiatrie, aux urgences, des patients et leurs accompagnants attendent leur tour.
Une dame, tenant dans ses bras un nourrisson, est venue pour les consultations postnatales. Elles sont peu nombreuses les femmes qui ratent leurs rendez-vous. « Si nous faisons une comparaison, nous pouvons dire que l’affluence d’aujourd’hui est moyenne », nous confie un agent, sous le couvert de l’anonymat.
Mais c’est durant la première vague des contaminations au coronavirus que des Sénégalais avaient déserté les structures sanitaires, selon les témoignages recueillis auprès de certains travailleurs. « Durant la première vague, c’était plus grave, force est de constater que les gens ne sont pas autant effrayés par la deuxième vague du nouveau coronavirus », renchérit notre interlocuteur.
Devant le bloc réservé aux visites prénatales, au fond, quelques femmes enceintes attendent. Des accompagnants sont sur les bancs, d’autres sont adossés au mur. Il y a même quelques visiteurs dans un jardin. À partir de là, ils passent des coups de fil, tout en veillant aux appels de l’Agent de sécurité de proximité (Asp). Dans un coin isolé, un vieux trouvé sur place déclare : « Je suis venu juste pour voir quelqu’un ». Interpellé sur la fréquentation des structures sanitaires par les personnes âgées, il trouve « normal et légitime que ces gens évitent les hôpitaux et les lieux de rassemblement. D’ailleurs, ils ont peur, surtout avec cette deuxième vague qui est plus compliquée ».
Mansour Sarr, agent de santé communautaire, lui, n’a pas constaté une baisse de l’affluence liée à la deuxième vague de contaminations au coronavirus. « La deuxième vague de la Covid-19 n’a pas d’impact sur l’affluence dans cette structure. C’est l’ambiance régulière dans cette structure sanitaire », dit-il. Pour lui, le temps a fini par emporter la psychose de contracter le nouveau coronavirus en se rendant dans une structure sanitaire. Les gens se sont habitués au coronavirus, estime l’agent de santé.
Contrairement aux premiers mois de l’épidémie au Sénégal, les malades respectent leur rendez-vous. « Les malades chroniques sont traités par des médecins spécialistes suivant des rendez-vous mensuels », précise un agent de santé.
Trouvée dans la file d’attente, Astou Gaye a vaincu la peur du nouveau coronavirus au fil du temps. Désormais, elle ne rate plus ses rendez-vous. « Je ne prête plus attention au coronavirus pour aller ou venir, je viens régulièrement ici pour mes consultations », confie-t-elle. Comme elle, Maguette Cissé n’a plus la psychose du coronavirus même si elle ne transige pas avec le port du masque.
Les responsables de Gaspard Camara, notamment le médecin-chef, n’ont pas voulu répondre à nos questions.
Papa Demba FAYE (Stagiaire)« Le Soleil ».