Chute du taux de croissance, ralentissement des activités industrielles, baisse des effectifs dans les entreprises, creusement du déficit public, hausse du niveau général des prix à la consommation…en 2020, la Covid-19 a noirci le tableau des indicateurs macroéconomiques. Au moment où notre pays entrevoyait une once d’éclaircie dans cette grisaille d’incertitudes, la seconde vague vient doucher les perspectives.
La crise sanitaire liée au coronavirus a plongé plusieurs économies dans des incertitudes sans précédent. L’économie sénégalaise a gravement ressenti les effets de la pandémie. Avec les distorsions créées par cette crise dans la chaîne d’approvisionnement en biens et services mais aussi dans les autres secteurs stratégiques, l’économie en est ressortie affaiblie.
Quelques indicateurs macroéconomiques l’illustrent. Projeté à 6,8%, le taux de croissance est tombé à 0,7% en 2020, informe Le Soleil et reprit par DirectActu. Cette contraction résulte, de l’avis de certains spécialistes, de l’instauration de l’état d’urgence, de la fermeture des frontières, des restrictions dans certains secteurs. Pour la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), cette contreperformance de l’économie sénégalaise en 2020 est à mettre en liaison avec la pandémie qui a fini par impacter négativement les sous-secteurs, notamment la transformation, le commerce, le transport, l’hébergement et la restauration, les télécommunications ainsi que les activités immobilières.
L’inflation sur une tendance haussière
Depuis plusieurs années, le Sénégal était l’un des rares pays ayant connu un des taux d’inflation les plus faibles dans la zone Uemoa. Mais, en raison de la crise sanitaire, le niveau général des prix a enregistré une légère progression. En effet, l’inflation mesurée par le déflateur du Pib est projetée à 2,1% en 2020 contre une estimation de 1,1% en 2019, mentionne la note de la Dpee intitulée «Situation économique et financière en 2020 et les perspectives en 2021». Cette évolution des prix traduirait la progression de ceux des matières premières sur le marché international dans un contexte de repli de la demande intérieure. En moyenne, sur les neuf premiers mois de 2020, l’inflation mesurée par l’Indice des prix à la consommation (Ihpc) est ressortie à 2,5% comparativement à la même période de 2019.
Creusement du déficit budgétaire
La Covid-19 a perturbé la programmation budgétaire dans sa globalité en 2020. Le déficit budgétaire devrait davantage se creuser sous l’effet des mesures de soutien dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale (Pres). D’après les dernières estimations de la Dpee, le déficit budgétaire, dons compris, est attendu à 860 milliards de FCfa, soit 6,1% du Pib, en fin 2020 contre 537,5 milliards (3,9% du Pib) en 2019.
L’encours de la dette en hausse de 11,5 milliards de FCfa
L’encours de la dette publique totale du Sénégal est projeté à 9176,3 milliards de FCfa en 2020 contre 8231,8 milliards un an auparavant, soit une progression de 11,5% sur la période. Il devrait représenter 64% du Pib en 2020 en liaison avec les prêts importants accordés dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 la même année, précise le rapport économique et financier, annexé à la Loi de finances 2021.