À Guélémou, en Côte-d’Ivoire, au petit matin du 29 septembre 1898, 200 tirailleurs commandés par le capitaine français Henri Gouraud surgissent dans le camp de Samory Touré, le plus redouté des résistants à la pénétration coloniale française en Afrique de l’ouest.
La surprise est totale. C’est donc sans un coup de feu que l’ »Almamy » (Commandeur des croyants) est capturé. Les marabouts et les 1.800 guerriers qui forment les restes de son armée déposent aussi les armes. Avec leurs familles et leur suite, ils constituent une foule de 50.000 personnes que les Français se font un devoir de disperser.
Samory est exilé au Gabon. Il y meurt à 70 ans, le 2 juin 1900, d’une pneumonie. C’est la fin de l’Empereur du Wassoulou qui, pendant 17 ans, a combattu les troupes françaises. Au plus fort de sa puissance, l’armée de Samory comptait 35.000 fantassins et 3.000 cavaliers répartis en escadrons de 50 hommes chacun. Ce grand stratège a tenu la dragée haute aux forces françaises en pratiquant une guerre de mouvement et la tactique de la terre brûlée.