L’affaire opposant Bocar Samba Dièye à la CBAO Groupe Attijariwafa Bank peine à être bouclée, mais avance quand même. Rassurés par les rapports d’experts qui leur sont favorables, le commerçant et ses soutiens estiment que l’institution financière veut, à tout prix, éviter lesdits rapports.
À chaque étape de l’évolution de l’affaire dite Bocar Samba Dièye-CBAO, l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) et l’importateur du riz tiennent l’opinion publique informée de la situation.
Avant Hier également, ils se sont prêtés à cet exercice, car il y a du nouveau dans ce contentieux. Ils ont annoncé que leur avocat, Me Assane Dioma Ndiaye, a introduit une homologation après l’expertise demandée par la Cour d’appel de Dakar.
En effet, ils estiment que la CBAO Attijariwafa Bank Sénégal, qui est dans la logique de contester ce nième rapport, ‘’ne veut pas d’un avis technique’’. ‘’La CBAO veut contester ce rapport d’expert, alors que tout le monde sait qu’un juge ne peut pas se prononcer sans pour autant demander l’appréciation d’un expert en la matière.
Les juges ne sont pas experts dans tous les domaines. S’il y a un contentieux qui oppose deux parties, c’est tout à fait normal que le juge prenne l’attache d’un expert pour qu’il soit plus édifié. Mais nous sommes au regret de constater que la CBAO, dans ce dossier, ne veut pas d’expertise, ne veut pas que le juge voie la vérité’’, a déclaré le président de l’Acsif, Famara Ibrahima Cissé. Ainsi, il juge ‘’inacceptable’’ la conduite de cette banque, parce que, insiste-t-il, ‘’on ne peut juger que sur la base de ce rapport et les arguments que les avocats apporteront’’. Par ailleurs, Famara Ibrahima Cissé et Cie comptent généraliser et internationaliser leur combat.
Le généraliser revient à interpeller directement les Sénégalais par des pétitions. ’’Nous comptons sur un million de pétitions pour porter le problème à l’Assemblée nationale, mais aussi au niveau du Conseil économique, social et environnemental (Cese)’’, a indiqué M. Cissé.
Mais pour l’heure, ils attendent que le tribunal se prononce définitivement sur ce contentieux. ‘’Nous attendons de voir ce que le tribunal va retenir, de voir s’il va homologuer le rapport ou pas’’, dit-il, soulignant que les rapports d’experts sont ‘’édifiants’’ par rapport à ce litige.
Cette affaire opposant le commerçant Bocar Samba Dièye à la CBAO Groupe Attijariwafa Bank est relative à une traite évaluée à 5 milliards 650 millions de francs CFA. Globalement, l’institution bancaire accuse Bocar Samba Dièye de lui devoir la somme de 7 milliards de francs CFA. Ce qui l’a amené à vendre les hypothèques que ce dernier avait déposées pour avoir de la liquidité afin de faire fonctionner son entreprise.
Ainsi, depuis 2008, la CBAO a mis la main sur les biens du commerçant. Et elle a eu à vendre certains de ses patrimoines. Le dossier étant au tribunal, dans un premier temps, le juge avait commis un cabinet pour faire le compte des relations financières entre les deux parties. Le rapport produit à cet effet fut favorable à Bocar Samba Dièye. ‘’Lorsque l’expert en question a clairement montré que Bocar Samba Dièye était victime d’arnaque, d’abus et de vol même à la limite, de l’institution bancaire, la CBAO a contesté le premier rapport d’expertise qui, en fin de compte, a été annulé’’, croit fermement Famara Ibrahima Cissé.
C’est à la suite de cela que la Cour d’appel de Dakar a commis un autre cabinet pour faire le compte des relations financières entre Bocar Samba Dièye et la CBAO. Cette fois-ci, l’expert commis a encore fait le même travail et est arrivé à la même conclusion.
Et selon M. Cissé, ‘’non seulement l’expert a montré avec un argument financier technique clair que les biens qui ont été pris à Bocar Samba Dièye doivent lui être restitués, mais il a aussi clairement dit que la CBAO, au-delà des 7 milliards de francs CFA, lui doit la faramineuse somme de 879 millions de francs CFA’’. ‘’Ce qui donne encore une fois vérité et raison à Bocar Samba Dièye, qui a porté plainte contre la CBAO pour avoir fait main basse sur ses biens’’, ajoute-t-il.
« ENQUÊTE »