La Namibie tente de trouver un équilibre entre la protection des espèces de « grande valeur » et le danger qu’elles représentent pour les zones d’habitation humaine. Elle annonce la mise aux enchères de 170 éléphants ; une opération qui n’est pas la première du genre pour le pays.
Le ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme de la Namibie a annoncé cette semaine, la mise aux enchères de 170 éléphants sauvages « de grande valeur » en raison de la sécheresse et de l’augmentation de leur nombre dans le pays.
Un encart publicitaire diffusé le mercredi 2 décembre à cet effet, par le quotidien gouvernemental New Era indique que cette mise aux enchères a été décidée suite à « l’identification d’un besoin de réduire la population d’éléphants en raison de la sécheresse et de leur nombre, en lien avec les conflits entre humains et éléphants ».
L’encart explique également que ces mammifères seront vendus à toute personne en Namibie ou à l’étranger qui pourrait répondre aux critères stricts, notamment des installations de quarantaine et un certificat de clôture à gibier pour la propriété où les éléphants seront gardés.
Les acheteurs étrangers devront également fournir la preuve que les autorités de leur pays leur permettront d’importer des éléphants.
#Namibia blaming elephants /not setting migration corridors aside: ‘Livestock farmers in Otjimbingwe and Omatjete exceed the area’s carrying capacity by five times, thus jeopardising the drought-stricken farms.’ @Aay_deR https://t.co/JH52B89wZp— Future for Elephants (@ElephantsFuture) December 3, 2020
La Namibie tente ainsi de trouver un équilibre entre la protection des espèces de « grande valeur » comme les éléphants et les rhinocéros, et le danger qu’elles représentent pour les zones d’habitation humaine. Suite à une campagne de conservation qui a bénéficié d’un soutien international, elle a vu sa population d’éléphants passer d’environ 7500 en 1995 à 24 000 en 2019, selon les chiffres du gouvernement.
Le pays a toutefois déclaré qu’il envisage de se retirer des règles qui régissent le commerce mondial des espèces menacées. Ce, après le vote de rejet, lors d’une réunion de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES), des propositions d’assouplissement des restrictions sur la chasse et l’exportation de ses rhinocéros blancs.
Il souhaite en effet, tirer profit de la chasse aux trophées et de l’exportation d’animaux vivants. En 2019, il a ainsi vendu aux enchères 1000 animaux de parcs nationaux, dont 500 buffles en raison de la sécheresse.
En octobre 2020, ce sont 100 buffles sauvages qui ont été mis en vente.
Borgia Kobri