Depuis quelques jours au Sénégal, on note une hausse du nombre de nouveaux cas. En effet, 100 nouvelles contaminations ont été notées ces trois derniers jours sur un total de 2930 tests effectués.
Parmi ces nouvelles contaminations, il y a 60 qui sont issues de la transmission communautaire et 40 autres qui sont des cas contacts déjà suivis par les services sanitaires.
Jeudi, en présidant le Grand Prix pour l’Innovation numérique, le chef de l’Etat Macky Sall avait alerté sur une deuxième vague qui porterait un coup fatal à l’économie sénégalaise. Les nouveaux chiffres qui tombent depuis mercredi ne vont pas le rassurer.
Ce samedi 28 novembre, les centres de traitement de Covid-19 ont à nouveau en charge plus d’une centaine de malades (112 plus précisément).
Et si la période de froid était un accélérateur de la propagation du virus
Alors que la deuxième vague de Covid-19 sévit en Europe depuis un peu plus d’un mois. Poussant certains Gouvernements comme celui de la France à décréter un nouveau Reconfinement, l’Afrique qui n’a pas été vraiment ébranlé par la première vague, pourrait également être secoué par un regain de la pandémie.
Mais en Europe, si des spécialistes ont fait la corrélation avec l’arrivée de l’hiver. Il n’y a encore aucune étude qui établit de manière scientifique que le virus était saisonnier. Néanmoins, les hypothèses scientifiques ne manquent pas démontrer que la Covid-19 vit mieux avec un temps sec et humide.
À cause de l’air sec en hiver, le nez est plus sec. Or le nez, son mucus et ses muqueuses nous aident à combattre les infections. Le mucus « piège » les agents infectieux. Et des « cils » poussent ce mucus rempli de pathogènes. Une étude menée sur des souris montrent que plus le temps est sec, moins il y a d’humidité, moins de mucus, plus les cils font pas bien leur travail. Ce qui entraîne un déficit de protection et un corps plus susceptible.
En hiver, on sort moins. Donc on prend moins de bain de soleil. Le corps reçoit moins de vitamine D. Or, « de plus, des méta-analyses récentes ont rapporté un effet protecteur de la supplémentation en vitamine D sur les infections des voies respiratoires »
Une spécialiste en Virologie établie au Canada explique à PressAfrik que « le virus peut se transmettre par aérosols (les aérosols sont de toutes petites particules qui peuvent rester en suspension. Par exemple, lorsqu’on tousse, on produit des particules et des toutes petites particules. Les toutes petites sont les aérosols). Mais pour l’instant, les chercheurs pensent qu’il ne s’agit pas de la principale « voie » de transmission. Selon le CDC, le virus peut se transmettre par aérosol si ces circonstances sont réunis: 1) espaces fermés 2) temps prolongé, 3) peu de ventilation«
Elle ajoute qu’en hiver, « tous ces facteurs sont réunis. On ouvre moins les fenêtres. Or, on sait que la ventilation peut diminuer la transmission. On prend les transports en commun (au lieu de marcher ou de prendre le vélo/le skateboard ou la trottinette). Nous nous retrouvons plus souvent dans des endroits fermés. Aussi, l’air est plus sec en hiver. Il existe une hypothèse comme quoi l’air sec (à cause des chauffages par exemple), les particules deviennent des aérosols. Et les aérosols ne sont pas assez lourds pour tomber. Donc ils restent en suspension«
À la question de savoir si la période de froid qui s’annonce pourrait entraîner les mêmes effets qu’en Occident, notre spécialiste de préciser: « Les études dont j’ai parlé ont été faites dans des pays occidentaux. Peut-être que ce n’est pas applicable en Afrique. Les réalités sont différentes: tant au niveau du climat que des habitudes (le chauffage, les transports en commun en hiver)« .
À préciser qu’au Sénégal, la période novembre-janvier est marquée par des températures douces qui pourraient être assimilées à l’Hiver en Occident. En attendant que les spécialistes en virologie trouventune explication scientifique au caractère saisonnier du virus Covid-19, la prudence devra être de mise pour les autorités sanitaires et gouvernementales afin d’anticiper sur la probabilité d’une seconde vague au Sénégal.
Pour rappel, toutes les mesures de restriction prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation du virus ont été levées, sauf le port obligatoire du masque dans les établissement publics et privés, les transports et lieux de commerce.
« PressAfrik »