Le monde du football pleure la disparition de Diego Maradona, la star argentine du football. Dans le monde de la finance, on pleure aussi quelqu’un qui a inspiré certaines méthodes de gestion de la politique monétaire, encore utilisées de nos jours.
La mort de Diego Maradona (photo), l’emblématique joueur de football, qui avait donné à son pays, l’Argentine, une Coupe du monde continue d’émouvoir le monde du football international. En Angleterre, un autre héritage de la légende refait surface, et c’est en rapport avec la défaite que l’Argentine lui a infligée en 1986.
Au-delà de l’élimination, les responsables de la Banque centrale d’Angleterre ont retenu deux principales leçons des buts marqués par le footballeur.
« Ce qui est vraiment remarquable, c’est que Maradona a couru pratiquement en ligne droite. Comment battre cinq joueurs en courant en ligne droite ? La réponse est que les défenseurs anglais ont réagi à ce qu’ils attendaient de Maradona ; que Maradona bouge à gauche ou à droite », avait déclaré un ancien gouverneur de cette institution Sir Mervyn King en 2005, alors qu’il expliquait à des étudiants en économie, sa théorie : « Maradona de la politique monétaire ».
L’autre théorie de la politique monétaire inspirée par Maradona est celle relative à son but marqué de la main. Sir Mervyn estimait que c’est comme cela qu’une Banque centrale doit agir. « Le premier but de ‘’la main de Dieu’’ de Maradona était un exercice de la vieille approche ‘’mystère et mystique’’ des banques centrales. Son action était inattendue, et contraire aux règles. Il a eu la chance de s’en tirer », a-t-il expliqué.
Plusieurs observateurs de l’économie internationale estiment que la Banque centrale des Etats-Unis (FED), et celle d’Europe (BEC) ainsi que celle d’Angleterre ont mis en application cet héritage « maradonien » au cours de ces derniers mois. Les investisseurs et analystes ont passé le temps à parier sur un risque de taux négatifs par ces institutions. Or celles-ci en dehors des commentaires, n’ont pas encore franchi le pas.
Durant cette période, leurs responsables ont donné des opinions, influençant le marché, sans jamais vraiment s’engager définitivement. Par contre, sur le plan de la création monétaire, elles ont toutes pris des décisions inattendues, injectant des milliers de milliards $ au sein de leur économie, et promettant de continuer de le faire quoiqu’il advienne. Une pratique totalement à l’encontre des théories les plus partagées de gestion de la politique monétaire enseignées dans les grandes écoles.
Cette version des choses ne semble pourtant pas amuser tout le monde. « Je n’ai jamais pensé que c’était une si bonne analogie », a déclaré Tony Yates, professeur d’économie et ancien responsable de la Banque Centrale d’Angleterre qui avait également contribué à la rédaction du discours de Sir Mervyin en 2005. La légende du football « trompait tout le monde. Les banques centrales devraient essayer de faire le contraire», a-t-il ajouté.