L’importance de développer des services financiers numériques qui répondent aux besoins des diasporas africaines en France qui envoient de l’argent et de leurs familles dans les pays comme la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal. MicroSave Consulting et la Fondation Mastercard ont mené une étude dans ce sens. Elle montre l’importance des envois des transferts d’argent de la diaspora dans le financement extérieur en Afrique de l’Ouest.
Comment les transferts d’argent des diasporas sont-ils des leviers de l’inclusion financière ? Une question à laquelle MicroSave Consulting et la Fondation Mastercard ont tenté de répondre à travers une étude. Ce, sur les corridors entre la France, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal. Dans une étude a été faite dans ces trois pays africains où le marché des transferts internationaux a représenté 3,7 milliards de dollars en 2018, selon la Banque mondiale. Elle constate que « les envois de fonds des migrants sont en passe de devenir la principale source de financement extérieur dans les pays d’Afrique de l’Ouest. Pourtant, la majeure partie de ce moteur économique est inexploitée. » L’objectif de l’étude était de mieux connaître les besoins et les contraintes des expéditeurs et de leurs familles et de proposer des recommandations « pour développer des services financiers digitaux adaptés pour mieux répondre aux besoins des expéditeurs et receveurs des transferts d’argent », lit-on dans le rapport.
Cette manne financière qui débarque chaque année dans ces pays passent par des moyens numériques que sont : « les prestataires de services de transfert d’argent, leurs réseaux et leurs plateformes ». Ils jouent également, selon le rapport, un « rôle prépondérant, en particulier pour augmenter à l’avenir l’utilité des transferts pour les populations les plus vulnérables ».
Contexte Covid
L’étude a tenu compte du contexte de cette année marqué par la pandémie de Covid-19 qui a presque immobilisé l’économie mondiale. Une situation qui a poussé cette étude à préconiser les « canaux numériques qui peuvent réduire le coût d’envoi de fonds, mais des efforts doivent être faits pour informer les expéditeurs de l’existence de ces canaux. » L’étude fournit également une multitude de recommandations. Parmi lesquelles : « recruter des migrants pour collecter des fonds, faire de la vente croisée et éduquer les autres migrants pour des couloirs de paiement spécifiques ou concevoir des stratégies régionales ou spécifiques au marché dans le contexte d’une approche globale plus large qui reconnaît les besoins, le caractère et l’évolution uniques de l’espace de paiement dans chaque marché ou segment ».
Selon le rapport de MicroSave Consulting qui est une société internationale de conseil en inclusion financière, économique et sociale, « en 2019, les transferts de fonds dans le monde étaient estimés à 554 milliards de dollars. » Abdou Khadre SECK