Dans son dernier rapport qui vient d’être publié, l’Africa Ceo Forum formule quelques recommandations « pragmatiques et ambitieuses » pour accélérer la modernisation du secteur portuaire en Afrique, informe Le Soleil et reprit par DirectActu.
Dans les pays africains, 80 % du commerce extérieur transite par les ports. Mais, en dépit de vastes progrès enregistrés ces 15 dernières années, avec notamment l’émergence de ports africains de classe mondiale pouvant accueillir des navires de dernière génération et une forte hausse des investissements privés (15 milliards de dollars sur la période), le développement des ports africains reste inégal et la marge de progression demeure encore importante. Sur les 20 premiers ports africains, seuls l’Égypte, l’Afrique du Sud et le Maroc ont accueilli plus de 4M Evp (équivalent de 20 pied) de conteneurs en 2018.
Si l’Afrique souhaite mettre en valeur ses immenses ressources, notamment minières et agricoles, et pouvoir les exporter, il lui faudra des ports performants. Dans le nouveau rapport sur la logistique africaine publié par l’Africa Ceo Forum en partenariat avec le cabinet Okan et intitulé « Les ports en Afrique : accélérer la mutation », les experts formulent des recommandations pragmatiques visant à accélérer la modernisation du secteur portuaire africain : mieux structurer les investissements publics, mettre fin aux inefficiences opérationnelles, mobiliser l’investissement privé à travers les Partenariats public-privé, améliorer le climat des affaires et accélérer les projets industrialo-portuaires intégrés.
De Tanger à Durban en passant par Djibouti, Port-Saïd et Lomé, ce rapport s’appuie sur l’étude de cas de success stories africaines ainsi que les nombreux défis qui freinent l’avènement du secteur pour dresser ces recommandations qui ont pour vocation de répondre aux besoins des investisseurs et entrepreneurs.
L’exemple du PAD
Le rapport a cité l’exemple du Port autonome de Dakar qui a investi dans la modernisation des infrastructures déjà existantes et développé un dispositif composé d’un parking de 400-500 places dont les travaux ont pris fin en décembre 2019, en plus d’une plateforme informatique Vehicule Booking System pour la gestion des flux de camions. Une seconde solution est de recourir à l’usage de nouvelles technologies, comme le Port Call Optimisation, et à l’automatisation des tâches pour fluidifier les opérations. Ce type d’outils permettra, à terme, de lutter contre les inefficiences coûteuses et la complexité des opérations portuaires. Une solution pragmatique et peu coûteuse puisque n’ayant nécessité que huit millions d’euros (5,2 milliards de FCfa) d’investissements.