Animaux simples et pourtant super complexes, le poulpe et ses consoeurs les pieuvres ne cessent de fasciner par leur intelligence. Qui est radicalement différente de la nôtre : en plus d’un cerveau central, ces octopodes possèdent en effet huit « cerveaux » périphériques.
Le monde entier avait été épaté par les pronostics du célèbre Paul le poulpe, lors de l’Euro de football en 2008 et de la Coupe du monde de 2010. Evidemment, il ne s’agissait que d’une série de coups de chance : les poulpes n’y connaissent rien en foot… Il n’empêche, les pieuvres jouissent de la réputation d’être très brillantes, puisqu’elles possèdent huit « cerveaux » placés à la racine de leurs bras.SUR LE MÊME SUJET
De quoi faire d’elles des surdouées ? « Oui et non », selon Anne-Sophie Darmaillacq, éthologue spécialiste des mollusques céphalopodes à l’université de Caen. En réalité, « la pieuvre ne possède qu’un organe équivalent à notre cerveau : doté de 250 millions de connexions nerveuses, il est logé dans une capsule située dans la tête ».
Les huit structures nerveuses des bras, reliées entre elles pour former le « plexus brachial », ne sont constituées que de 50 millions de neurones chacune et ne sont pas douées de fonctions cognitives supérieures (mémoire, prise de décision…). Elles se limitent à traiter les perceptions sensorielles issues des ventouses (goût, odeur, texture…) et ne permettent que des mouvements réflexes.
LES INFORMATIONS SENSORIELLES SONT PRÉ-TRAITÉES
« Les huit amas nerveux brachiaux n’accroissent pas les capacités cognitives de la pieuvre », assure la chercheuse. Cela dit, « dans une certaine mesure, ils augmentent son ‘intelligence' », reconnaît-elle. Car en filtrant l’information provenant des ventouses, ils libèrent le cerveau, « ce qui accroît, par exemple, son niveau de vigilance ». Pas de quoi en faire une surdouée !