En mars dernier, l’école sénégalaise est confrontée à une crise sanitaire d’une amplitude à la fois exceptionnelle et phénoménale causée par la pandémie à coronavirus.
L’éducation nationale se ploie sous le poids de la pandémie : les classes closes, les potaches confinés chez eux, le quotidien des parents empreint d’inquiétude et les soldats du savoir séparés malencontreusement de leurs élèves et de l’espace scolaire.
Ainsi, les jours se succèdent mais ne se ressemblent pas ; les cas de covid augmentent ; la peur gagne du terrain et les choses vont de mal en pis.
Toutefois, contre vents et marrées, et dans sa mission régalienne d’assurer l’éducation à tous les enfants de la nation, l’Etat décide subrepticement de la réouverture des classes en hibernation, dans un contexte peu favorable et avec un protocole sanitaire, à priori, douteux.
Le vin tiré, les enseignants, le patriotisme en bandoulière, mis au devant de la scène. Bien que leur santé, leur vie et leur survie soient en péril, ils décident de répondre, fièrement, à l’appel du devoir et de l’honneur.
Contre toute attente, les résultats des examens de fin d’année sont satisfaisants dans toute l’étendue du territoire national. Par voie de conséquence, je tiens à féliciter les apprenants mais aussi et surtout les collègues, sans oublier l’Etat qui, il faudra le reconnaitre pour ne pas être anticonformiste, a fait des efforts considérables favorisant la reprise et les bons résultats, tout comme les organisations de la société civile à l’instar de la Cosydep, …
Ainsi, l’école post- covid, mérite d’être repensée.
Le protocole d’accord dans le contexte de la crise sanitaire prouve à suffisance qu’une école de qualité est bien possible.
Ne faudrait-il pas normaliser à jamais les effectifs des classes ? N’est-il pas temps de revoir les programmes à enseigner afin de les adapter aux besoins du moment ? L’école coloniale ne doit-elle pas passer le relais à une école nouvelle ?
Je pense que oui !
Les faits sont têtus et la preuve par les résultats. Avec des effectifs réduits, des contenus à enseignants bien allégés, l’espoir d’une école performante et permise.
Une chose est sûre et univoque « Qui trop embrasse mal étreint ».
L’Etat doit davantage investir dans le secteur éducatif, mettre les moyens nécessaires, recruter et former des personnels de l’éducation, régler définitivement la lancinante question relative aux lenteurs administratives, mettre les enseignants dans des conditions optimales, bref, faire de l’éducation une priorité…
Par Moussa Gning,
Le serviteur !