Une politique de relance ou plan de relance est un ensemble de mesures de politique économique, qui s’effectue par des dépenses publiques supplémentaires et de réduction de certains impôts, et donc dégradant le solde public, décidées par le gouvernement d’un pays ou d’une zone économique, dans le but de provoquer une « relance économique », c’est-à-dire une augmentation de l’activité économique et une réduction du chômage lors des périodes de faible croissance ou de récession.
Peu importe les orientations politiques ou idéologiques du gouvernement, ces derniers jouent encore aujourd’hui un rôle primordial en matière de développement économique. En fait, nous pouvons distinguer deux types d’actions : les conjoncturelles et les structurelles, qui doivent toutes deux jouer un rôle complémentaire.
Le soutien conjoncturel
Le soutien conjoncturel à l’économie est formé d’actions prises par un gouvernement pour stimuler et pour relancer l’économie à court terme. Il s’appuie tout d’abord sur la politique budgétaire du gouvernement, c’est-à-dire sur ses choix en matière de revenus et de dépenses. Les politiques de relance sont l’application de la théorie keynésienne selon laquelle le gouvernement pourrait efficacement relancer l’économie par des dépenses publiques supplémentaires : passage d’un équilibre sous-optimal à un équilibre plus satisfaisant.
Le soutien conjoncturel vient également des banques centrales. Les États ont confié à ces banques le soin d’établir la politique monétaire qui consiste essentiellement à déterminer le niveau des taux d’intérêt et la quantité de monnaie en circulation dans une économie. En réduisant le coût des emprunts et la valeur de la monnaie nationale, ces mesures encouragent la demande de crédits par les ménages et les entreprises, ainsi que sur les exportations, d’où une stimulation de l’activité économique.
Le soutien structurel
Les États agissent d’une multitude de façons pour créer les bases structurelles à l’activité économique. Deux types d’actions structurelles ressortent particulièrement importantes : les investissements en infrastructures et les investissements dans les services publics, notamment en éducation et en formation.
L’existence d’infrastructures diversifiées et modernes (routes, aéroports, transports en commun, énergie, eau, établissements de santé et d’éducation, réseaux de communication, etc.) constitue assurément l’un des déterminants importants de l’activité économique. Les investissements dans les services publics sont également vitaux pour l’économie, puisqu’ils favorisent notamment la cohésion sociale, la santé au sein de la population et une augmentation du capital humain.
En plus des investissements en infrastructures et dans les services publics, l’État peut également mettre en œuvre une stratégie industrielle visant à soutenir le développement du tissu industriel. Celle-ci peut prendre la forme de mesures incitatives fiscales, de subventions ou d’interventions plus ou moins directes visant divers objectifs, par exemple, le développement d’un secteur économique ou le maintien de sièges sociaux importants sur le territoire.
Au-delà des dépenses et des investissements gouvernementaux, la relance d’une économie repose en grande partie sur l’investissement privé des entreprises, et tout programme public de relance de l’économie visera à stimuler l’investissement privé. Pour y arriver, l’État peut choisir deux grandes voies : influer sur la «compétitivité prix» ou influer sur la «compétitivité qualité».
La compétitivité prix, c’est la compétitivité que l’on recherche en réduisant les coûts d’une entreprise. Ainsi, l’État qui désire augmenter la compétitivité des entreprises peut réduire leur fardeau fiscal, modifier les lois du travail, revoir la règlementation environnementale ou toutes autres contraintes se répercutant sur les coûts d’une entreprise.
En limitant les impôts et les taxes à payer, les coûts salariaux ou les dépenses de conformité environnementale, ce type de politiques publiques permet parfois de rendre plus compétitives les entreprises locales par rapport à leurs homologues étrangères.
La compétitivité qualité est basée non pas sur la réduction des coûts d’une entreprise, mais plutôt sur l’augmentation de la plus-value que cette entreprise génère. La compétitivité qualité peut être basée sur un produit ou un service qui se différencie par sa grande qualité et sa spécialisation ou miser sur l’innovation ou un meilleur service après-vente.
Les États qui favorisent cette voie misent sur l’innovation, la recherche et développement, la formation de la main-d’œuvre, l’investissement dans les technologies de pointe, etc. Il s’agit d’une voie exigeante, plus complexe à mettre en œuvre que la stratégie de la compétitivité prix, mais dont les bénéfices sont plus grands pour l’ensemble de la société, notamment pour les travailleuses et travailleurs.
Serigne Fallou Ndong
Porte-Parole Adjoint du parti URV