En droit public, lorsque le peuple approuve le coup d’état, il devient légitime. Le coup d’état est effectivement un coup de frein brusque dans le déroulement normal des institutions constitutionnelles.
Mais c’est la résultante d’une crise politique sans issue et que maints dialogues n’ont pu résoudre. Pendant ce temps des personnes meurent.
Les modes de dévolution du pouvoir sont la dévolution monarchique (Arabie Saoudid), la dévolution démocratique ou par voie d’élections (SÉNÉGAL) et la dévolution par le putsch ou coup de force civile ( Madagascar) ou militaire (dans bcp de pays africains de 1960 à nos jours).
Les militaires défenseurs du territoire et de loin observateurs silencieux de la politique intérieure d’un pays, se voient quelques dans l’obligation d’assumer leur responsabilité et d’assurer la sécurité de leurs concitoyens en prenant le pouvoir par la force des armes. Cela est autrement une forme d’éviter le pire. Cette même responsabilité et leur conscience professionnelle devra les guider à retourner le pouvoir aux civils une fois que l’ordre sera imposé aux manifestants et ou aux rebelles et la confiance rétablie entre le peuple et le pouvoir.
Face à cette crise du mali, nous devons écouter et respecter le choix du peuple malien. Rappelons nous qu’au Burkina en 2016, à la suite des innombrables manifestations populaires qui ont poussé le président Comparé à quitter le pouvoir par l’exile, la garde présidentielle sous l’égide du Général Diéndéré s’était empressée de prendre le pouvoir, mais le peuple burkinabé s’est vite exprimé en ces termes: » NOUS N’AVONS PAS ÔTÉ LE POUVOIR AUX MILITAIRES POUR LE CONFIER AUX MILITAIRES « . Ce qui avait vite motivé un retour à l’ordre constitutionnel par l’installation d’un président de transition puis par l’organisation d’élections présidentielles libres et transparentes.
Le pouvoirs appartient au peuple. Au Maghreb vers 2011, des soulèvements populaires appelés » printemps arabe » ont fait chuter BEN ALY(Tunisie) , MUBARAK(egypte), khadhafi (Libye) etc.
En voulant réinstaller coûte que coûte le président déchu et démissionnaire du Mali sans tenir compte de l’appel des maliens, la CEDEAO ne tranche pas, ne transige pas, elle aggrave une situation dont les causes ayant motivées le putsch subsistent toujours.
Certes c’est une situation regrettable ce qui se passe au mali et cette situation actuelle était la moins attendue dans cette crise, c’est un recule démocratique que connaît une fois de plus le mali et cela désespère nous autres qui aspirons à une Afrique nouvelle. Une Afrique sans coup d’état, ni guère, ni faim ni maladie. Une Afrique unie et prospère. Mais hélas !
En tout état de cause, la solution à mon avis, est de laisser et d’appuyer les militaires résolument à la recherche d’une stabilité dans le pays et de leur permettre de créer les conditions d’un retour à l’ordre constitutionnel et de rentrer dans leur caserne.
A Dakar ce 21 août 2020. Vendredi Moubarak Mbissane Faye