L’un des sérieux problèmes auxquels de nombreux pays africains sont confrontés actuellement et qui les empêchent de se développer durablement est le chômage massif des jeunes. Car si la jeunesse est le meilleur allié du continent africain, il reste qu’elle peut aussi devenir son pire ennemi si elle ne trouve pas d’emploi décent. Rappelons que dans la plupart des pays africains, le chômage des jeunes « est au moins deux fois supérieur à celui des adultes », souligne la BAD.
Selon la Banque mondiale, les jeunes représentent 60 % de l’ensemble des chômeurs africains. En Afrique du Nord, le taux de chômage des jeunes est de 25 %, mais ce taux est encore plus élevé au Botswana, en République du Congo, au Sénégal et en Afrique du Sud, entre autres pays.
Les statistiques du chômage en Afrique ne tiennent pas compte des emplois précaires ni du sous-emploi dans le secteur informel. Selon un rapport de la Brookings Institution, un groupe de réflexion basé à Washington, « Les jeunes [africains] trouvent du travail, mais celui-ci est souvent mal rémunéré et ne leur permet pas de perfectionner leurs compétences ni de jouir d’une certaine sécurité de l’emploi. En 2016, l’Organisation internationale du Travail (OIT), a signalé que jusqu’à 70 % des travailleurs africains sont des « travailleurs pauvres », le taux le plus élevé dans le monde. Et l’organisation d’ajouter que « la part de jeunes travailleurs pauvres a augmenté de près de 80 % ces 25 dernières années ».
Copier le modèle chinois, une alternative de développement de l’Afrique
Face à cette problématique, les regards peuvent se tourner vers la Chine. En Chine, le taux de chômage est moins de 4%, plus précisément 3,95% à la fin du mois de septembre . La Chine a créé chaque année environ 13 millions de nouveaux emplois au cours des cinq dernières années, assurant une augmentation régulière du marché de l’emploi de la deuxième plus grande économie au monde. Actuellement, le marché de l’emploi de la Chine a maintenu une croissance régulière grâce à une série de mesures proactives adoptées par le gouvernement chinois. Mais concrètement comment la Chine s’y est-elle prise?
D’abord, l’emploi étant essentiel pour avoir un effet sur le niveau de vie et soutenir la croissance économique, le gouvernement chinois en a toujours fait une priorité dans son programme de développement.Ce qui a participé à créer plus d’emploi en Chine. Un véritable miracle aux yeux des experts étrangers.
Ensuite, la Chine a créé davantage d’emplois en développant des secteurs tels que la haute technologie, la logistique moderne, la santé et les soins gériatriques, et a encouragé les entreprises de main-d’œuvre à s’installer dans les régions centrales, de l’ouest et du nord-est du pays où les emplois manquent.
En outre, au lieu de laisser les jeunes rêver seulement des emplois de la Fonction publique, la Chine a continué à valoriser l’entrepreneuriat afin de créer davantage d’emplois, notamment dans les entreprises liées à l’économie de partage.
En rationalisant le processus administratif, le gouvernement a réduit aussi les obstacles qui empêchent l’entrée sur le marché et a adopté plus de mesures de soutien pour inciter les talents techniques et les ouvriers migrants à créer leurs propres entreprises.
Pour ceux qui ont des difficultés à trouver un emploi, le gouvernement chinois a créé des postes dans le domaine du bien-être public et dans d’autres domaines de soutien, alors que pour ceux qui ont été licenciés en raison de la politique de réduction de la surcapacité, davantage de formations ont été organisées pour les aider à trouver un nouvel emploi.
Enfin à travers un plan de facilitation de l’emploi pour la période 2016-2020 publié en février par le Conseil des Affaires d’Etat, le gouvernement chinois a carrément formulé une politique efficace de réduction de la pauvreté d’ici 2020, car pour lui, bien que le taux de chômage soit l’un des plus bas au monde, la question de l’emploi reste indéfiniment un défi à relever.
Par Jérôme KABORE, journaliste du Tinganews, Burkina Faso
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