Sous la couette, on ne vibre pas toujours à l’unisson. Le décalage, ça existe. Rassurez-vous, un pas vers l’autre est souvent suffisant pour que tout s’arrange côté sexe et envie…
Envie de sexe : faire l’amour une fois par quinzaine me suffit. Lui, c’est quatre fois par semaine…
Le taux de testostérone (l’hormone sexuelle masculine) est au plus haut chez les hommes jusqu’à 35 ans. Ce qui leur donne souvent envie de faire l’amour ! Mais cela ne leur est pas réservé, les femmes aussi peuvent être « branchées sexe ». En matière de sexualité, il n’existe pas de normalité, d’autant plus que l’appétit peut varier au cours des années…
D’accord, mais comment faire quand les deux partenaires sont en décalage flagrant ? « Avancer chacun d’un pas vers l’autre », propose le Dr Arnaud Sevène, sexologue. A l’homme de modérer un peu ses ardeurs, à la femme d’accueillir ses sollicitations, non comme une agression mais comme un signe amoureux. Au lieu de refuser brutalement ses avances, elle peut lui dire que cela lui fait plaisir, sans se sentir obligée de quoi que ce soit. C’est déjà mieux, non ? Et, de fil en aiguille, à force d’évoquer le plaisir… on se laisse souvent aller. Il faut aussi se souvenir que suggérer à un homme de se débrouiller (se caresser) tout seul de temps en temps n’est ni sale ni honteux. Eh oui !
-> La bonne idée du sexologue : « Au lieu de bloquer l’autre avec des demandes incessantes, mieux vaut éveiller son désir. Et créer toutes les conditions idéales », avance Marie-Hélène Colson*. Pour un homme, ce sera d’être attentif au bien-être de sa compagne, de l’épauler au quotidien dans les tâches de la maison, de lui susurrer un « je t’aime » au creux de l’oreille… Pour une femme, d’arborer un décolleté ravageur ou une jolie paire de jambes, de regarder son homme intensément. Pour les deux, envoyer un SMS érotique dans la journée fera toujours de l’effet…
* sexologue et auteure de La sexualité féminine, éditions Le Cavalier Bleu.
Envie de sexe : je suis du soir et lui du matin (ou le contraire)
D’après certaines études, les femmes auraient envie de faire l’amour plutôt le soir et les hommes le matin. Explication : elles ont besoin de temps pour se mettre en condition alors que la gent masculine bénéficie d’une érection matinale physiologique (un réflexe), qui la rendrait d’emblée réceptive à la bagatelle. Mais ces études n’ont probablement pas tenu compte de l’âge des interviewées. Une fois les enfants couchés et la vaisselle rangée, les jeunes mères ont plutôt envie d’aller faire dodo parce qu’elles sont épuisées…
Alors ? « Il faut adopter un rythme de couple », suggère avec malice la Dre Marie-Hélène Colson, sexologue. Donc, chercher ensemble le bon moment, quand chacun est plus disponible. Profiter des élans pulsionnels (on a envie là, tout de suite, et les deux en même temps), c’est parfait mais pas si fréquent. Il faut aussi savoir se donner des rendez-vous, se réserver régulièrement des soirées, des siestes à deux (en même temps que les enfants !). On n’est pas obligés de sortir, on se détend tranquillement à la maison, on laisse le désir émerger… L’absence de spontanéité ne le tue pas, bien au contraire. « Mais attention, prévient Marie-Hélène Colson, pas de pression inutile. Se retrouver pour être ensemble, c’est déjà un pas de fait. Il n’y a pas d’obligation à faire l’amour. »
-> La bonne idée du sexologue : on a beau avoir des rythmes différents, « il ne faut pas s’empêcher de solliciter l’autre quand on en a envie, conseille le Dr Sevène. Sinon, on peut attendre longtemps avant que son désir ne se manifeste ». Et il ajoute : « Les hommes étant assez réactifs, il leur est plus facile d’être bousculés dans leur rythme que les femmes. » En clair, ils sont pratiquement toujours partants, profitons-en…
Envie de sexe : lui, il a tendance à foncer droit au but. Moi, je préférerais qu’il prenne son temps
Chez les femmes, la phase d’excitation est plus longue. Nous mettons généralement trois fois plus de temps que les hommes à atteindre l’orgasme. D’où l’importance des préliminaires. Quant à eux, certains ne savent pas à quel point nous apprécions les caresses, la tendresse et les mots d’amour. Bien sûr, ce ne sont que des généralités, l’inverse est vrai également : elle n’aime pas forcément que l’amour dure longtemps, il se plaint que sa compagne ne caresse que son sexe… « Faites venir l’autre dans votre monde », suggère le Dr Sevène. Apprenez-lui à quel point les baisers, la sensualité, les chemins de traverse… sont bons. Bref, faites-lui comprendre que le corps entier est érogène. Et dites ce que vous ressentez (sans remettre en cause sa manière de faire) pour qu’il puisse s’accorder à vous. Il ne peut pas toujours le deviner !
-> La bonne idée du sexologue : une relation sexuelle réussie ne dure pas forcément trois heures et ne se conclut pas à chaque fois par un orgasme. « C’est aussi ce qu’on y exprime, le plaisir et le bonheur d’être ensemble », souligne le Dr Sevène. Qui précise aux hommes que les préliminaires commencent dès le matin, quand les au revoir sont chargés de promesses…
Envie de sexe : j’ai envie seulement par périodes. Lui n’a jamais de baisse de régime !
Dame Nature, afin de perpétuer l’espèce, a doté les femmes d’un appétit sexuel plus grand en période de fécondité, au moment de l’ovulation. Et les hommes ? Eux aussi sont soumis à leur physiologie. Comme ils « fabriquent » du sperme tous les jours, leur désir sexuel est plus ou moins constant tout au long de l’année.
Mais il n’y a pas que les rythmes biologiques. « La façon de vivre, les circonstances ont aussi leur importance », note le Dr Sevène. Notre sexualité est plus épanouie en vacances, loin des contraintes et du quotidien. Nos émotions nous influencent, ainsi que le stress auquel nous sommes soumis. Surtout les femmes. Si un homme fait l’amour pour se détendre, une femme a besoin de se détendre avant de se laisser aller ! Son envie est liée à l’atmosphère de la journée.
-> La bonne idée du sexologue : provoquer de l’inattendu (commencer par un slow torride, réserver une chambre d’hôtel…) et créer des surprises (des bougies, du champagne, et l’atmosphère y est) détend et pimente tellement le désir !
Envie de sexe : je suis enceinte, et mon médecin me déconseille la pénétration
Votre col est ouvert, et le gynécologue vous prive durant un temps de galipettes ? Votre compagnon fait la tête… La pilule peut en effet être difficile à avaler pour certains. « La sexualité ne se réduit pas à la pénétration, l’essentiel est de ne pas perdre le contact », fait remarquer la Dre Marie-Hélène Colson. L’amour, le plaisir passent par la tendresse, les caresses, des paroles chuchotées… L’imagination est plus importante que la technique, et le registre de la sensualité très nuancé. « Et si le désir masculin est vraiment irrépressible, la masturbation est toujours une solution, elle détend et c’est bon », souligne le Dr Arnaud Sevène. Et cette situation n’est que transitoire, quelques semaines ou mois tout au plus.