Cinq jours après la célébration de la fête de Tabaski, la capitale sénégalaise Dakar n’a pas encore renoué avec l’ambiance habituelle qui la caractérise. Les principaux lieux de retrouvailles se sont littéralement vidés de leur monde. En cause, la majeure partie des populations s’est rendue dans leur localité d’origine, pour célébrer la principale fête du pays, rapporte « Le Soleil » et reprit par DirectActu
C’est une habitude. A Dakar, nombreux sont les citadins qui à chaque célébration de la fête de Tabaski se rendent dans leur village d’origine pour perpétuer le rituel d’Abraham en famille. Il est courant de noter à quelques jours de la célébration de cette fête une ruée vers les différentes gares routières et les arrêts de bus. Cette année, malgré un contexte de pandémie lié au coronavirus, les Dakarois n’ont pas tous dérogé à la règle. Un déplacement massif vers les localités d’origine est constaté. En atteste l’ambiance presque morose qui règne depuis quelques jours dans les principaux lieux de retrouvailles de la capitale sénégalaise. Une tournée à la gare routière des baux maraîchers confirme cette donne. Devenue principal lieu de départ en voyage par véhicules de transport depuis capitale sénégalaise, la gare est pourtant peu fréquentée, en ce mercredi. Quelques rares voyageurs sillonnent l’endroit. Peu de bus et de voitures communément appelés «sept places» sont stationnés. Les usagers se font désirer. Nous sommes loin des jours ordinaires caractéristiques d’ambiance et de mouvements incessants.
Dans ce contexte disposer d’un véhicule de transport en commun pour certaines destinations devient un véritable casse-tête. Moussa Sadio, un jeune homme trouvé aux Baux Maraichers veut se rendre à Simandi Brasso, en Casamance. Ce n’est pas une mince affaire. C’est finalement las de pas trouver de véhicule qu’il se résout à retourner chez lui. «Le voyage, ce sera certainement pour la semaine prochaine», se résigne-t-il, dépité. Toutefois certaines destinations plus proches de Dakar sont très accessibles. C’est le cas de Thiès, Mbour, Diourbel et Kaolack. Therése, une voyageuse trouvée sur place n’a pas mis du temps pour disposer d’un véhicule à destination de la capitale du rail.
Un calme inhabituel à Colobane
Le marché de Colobane, l’un des lieux les plus fréquentés de Dakar offre un spectacle loin des jours de grande attraction. La majeure partie des échoppes est fermée. Seuls quelques magasins ont levé rideau. En ces lendemains de Tabaski, Colobane est devenu un lieu d’attraction par excellence dépouillé de son habituel brouhaha. La principale artère d’ordinaire lieu de concentration de centaines de véhicules est dégagée. La circulation y est fluide. Les voitures roulent. Point de bouchons. Seuls quelques tabliers proposant la vente de vêtements de seconde main exposent leurs marchandises. Samba Soumaré en fait partie. Originaire du Fouta, il a préféré cette année passer la fête de Tabaski à Dakar. C’est ce qui justifie sa présence sur les lieux. «La majeure partie des commerçants est absente, comme vous pouvez le constater», souligne-t-il. Les acteurs du secteur informel sont massivement allés au village. L’activité commerciale de la capitale marche au ralenti. On s’attend à la première vague de retour en fin de semaine, informe Samba. Selon lui, bon nombre des commerçants restent chez eux au moins une semaine après la fête de Tabaski.
Des routes plus dégagées, des marchés fermés. Dakar prend les allures d’une cité calme. A bord de son taxi Khadim ne s’en plaint pas. Ce calme noté à Dakar est avantageux pour lui. «Nous sommes loin des jours de ralentissements qui rendent la circulation difficile et se répercute dans notre chiffre d’affaires», constate-t-il. Avec de petits trajets effectués en un temps record, Khadim dit largement trouver son compte dans cette situation de relative accalmie notée dans plusieurs artères de la capitale.