Jean-Paul Dias Envoyé spécial du Président de la République. La nouvelle ne surprend guère dans un contexte de consolidation de la majorité présidentielle
Souteneur du Président Sall, Dias-père se sentait sinon écarté du moins oublié. Ne bénéficiant de poste et n’ayant plus de relations directes avec Macky, Jean-Paul cachait mal sa frustration. Aujourd’hui, avec les rumeurs incessantes de remaniement, le Président est manifestement dans une logique de consolidation de sa majorité.
Mieux, le dialogue politique amorcé a été l’occasion rêvée de recruter de nouveaux soutiens sans donner l’impression d’encourager la transhumance.
Jean-Paul a certes vieilli, mais il conserve une grande capacité d’influence politique du fait de ses réseaux et de son expérience.
Pis, il conserve également toute sa combativité politique notamment sur le plan politique.
Du coup, il ne sera pas nécessairement envoyé nulle part. Mais, Macky avait besoin de l’avoir à ses côtés au lieu de la laisser flirter avec l’opposition.
Car, on le dira jamais assez, Macky rêve d’une grande coalition politique pour affronter les futures échéances politiques.
Mieux, cette démarche peut être l’amorce d’un retour en force des frustrés et, pourquoi pas, des exclus.
Car, dans cette dynamique de réconciliation, il ne sera pas surprenant que tous les bannis de la grande coalition Benno Bokk Yakaar et de l’Alliance pour la République soient de retour auprès de Macky.
Il est dommage cependant que ces retrouvailles en toile de fond de calculs politiques, se fassent en crevant davantage notre budget de fonctionnement donc nos finances publiques.
Le Président n’hésite pas en effet à ouvrir d’autres lignes budgétaires pour satisfaire ses ambitions politiques là où les feux sont au rouge pour ce qui concerne nos finances.
Cette politique, longtemps entretenue, a abouti à un nombre exponentiel de ministères, de ministères conseillers et de collaborateurs de toutes sortes dont l’utilité est discutable. Pis, des institutions entières sont créées dans ce sens. Cela fait désordre.
Car, avec la Covid-19 et la récession économique subséquente, l’heure devrait être à l’austérité et à la rigueur.
Malheureusement, il n’en est rien. Du coup, on peut sérieusement se demander ce qui fait encore courir Macky au point de continuer à se soumettre à une logique politique d’élargissement de ses bases et de rapprochement avec des leaders. Une question d’autant plus importante qu’il termine normalement son mandat en 2024.
Assane Samb