Touba a vécu, dans la ferveur religieuse et le recueillement, la 126e édition du Magal, commémorant le départ en exil au Gabon en 1895 du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké
Adama NDIAYE | Publication 07/10/2020
Touba a vécu, dans la ferveur religieuse et le recueillement, la 126e édition du Magal, commémorant le départ en exil au Gabon en 1895 du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. La grande mosquée de la cité religieuse a été l’attraction et le point de convergence de plusieurs milliers de fidèles hier, mardi 6 octobre 2020. Ces derniers étaient contraints au respect strict des mesures barrières notamment le port de masque obligatoire, la lutte contre la propagation de la Covid-19 oblige.
L a communauté mouride a commémoré, hier mardi, le départ en exil, le 21 septembre 1895 pour le Gabon, de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Khadimou Rassoul. Le fondateur de la confrérie Mouride y resta pendant sept (7) ans. Le Magal constitue la plus importante fête de la communauté mouride. Cette grande manifestation religieuse regroupe des millions de talibés en provenance de tous les coins du Sénégal et du monde entier. C’est le fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Khadimou Rassoul, qui a recommandé la célébration de cette fête qui consacre 33 ans d’épreuves terribles, en guise de reconnaissance au Seigneur. Il a demandé au talibés et fidèles de se joindre à lui pour ensemble et à l’unisson rendre grâce à Dieu qui l’a aidé à surmonter ces épreuves et dérouter les projets des ennemies, notamment les colonisateurs blancs. Ainsi a-t-il choisi la date du 18 Safar, pour cette commémoration car les épreuves que Dieu lui avait fait endurer sont terminées. Et il avait recommandé aux fidèles, pour cette reconnaissance au Seigneur, la lecture du Coran, des «khassaïdes» (ses écrits et poèmes) et à offrir des repas copieux appelés «berndel» (banquet) à cette occasion. Ces mets peuvent être accompagnés ou garnis de viande de poulets à celle de chameaux, en passant par celle de bovins, ovins et caprins, en fonction des moyens et pos sibilités du talibé. Et le repas à base de poissons n’est pas en reste.
LA GRANDE MOSQUÉE, L’ATTRACTION DU MAGAL
Le Magal a été célébré pour la première fois à Diourbel, avant d’être délocalisé à Touba par le deuxième Khalife général des Mourides, Serigne Fallou Mbacké. Pour cette 126e édition, comme d’habitude, la grande mosquée de Touba, l’un des principaux points d’attraction, a refusé du monde.
Dès les premières heures de la matinée, des milliers de pèlerins ont commencé à converger vers ce lieu de culte. Dès lors se sont formées de longues files de pèlerins, sur plusieurs dizaines de mètres devant la grande mosquée, pour se recueillir au mausolée du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), de ces différents Khalifes qui ont aussi refusé du monde. La forte canicule et Covid-19 n’y feront rien, la cité religieuse de Touba était bondée de pèlerins venus de partout, au Sénégal, la sous-région et la diaspora. Cependant, la lutte contre la propagation de la Covid-19 oblige, le Comité d’organisation du Magal, conformément aux instructions du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, n’a pas badiné sur le respect par les fidèles des mesures barrières.
Même si parfois il était difficile de faire respecter la distanciation physique par endroit, il était impensable d’accéder à la grande mosquée, pour se recueillir aux différents mausolées, sans masque. C’est pourquoi de masques chirurgicaux sont distribués aux pèlerins qui n’en disposent pas ainsi qu’à ceux dont les masques ne sont pas conformes aux exigences sanitaires. Bref, les membres du Comité d’organisation n’ont pas badiné avec le port de masque qui était obligatoire pour tout pèlerin désireux d’accéder à cet édifice religieux imposant au cœur de Touba et dont les minarets hauts ont été portés de cinq (5) à sept (7). Une mosquée dont le premier Khalife de Serigne Touba, feu Serigne Moustapha Mbacké, a posé la première pierre le 02 mars 1932 et qui été inauguré le vendredi 07 juin 1963, par Serigne Fallou Mbacké. Toujours dans la cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie, des dispositifs de lave-mains ont été placés à différents endroits. Quid des gels hydro-alcooliques mis à la disposition des pèlerins ?
Dans l’enceinte du lieu de culte, des balises ont été dressées pour orienter les pèlerins, avec des signalétiques au sol. S’il est difficile de respecter la distanciation physique par endroit devant les portes, à l’intérieur, cette mesure était de rigueur, histoire d’éviter tout contact entre fidèles, notamment dans les lieux de recueillement. Pour la réussite de tout ce travail de prévention, des centaines d’agents engagées à la mosquée veillaient au grain. La sensibilisation n’est pas en reste, avec certains munis de mégaphones, rappelant régulièrement aux visiteurs, les règles spéciales édictées cette année marquée par la pandémie de la Covid-19.