La persistance des mauvaises pratiques comme l’utilisation des mono filaments est à l’origine de cette situation. Les autorités ne font pas respecter les mesures qui sont prises pour lutter contre ces mauvaises pratiques.
Des scènes de violences découlant à un mort d’homme se sont déroulées ces derniers jours entre pécheurs de Kayar et ceux de Mboro. Ces tensions qui ont émaillé le secteur de la pêche artisanale au Sénégal sont dues à la raréfaction de la ressource dont les acteurs se plaignent toujours. La persistance des mauvaises pratiques comme l’utilisation des mono filaments est à l’origine de cette situation. Les autorités ne font pas respecter les mesures qui sont prises pour lutter contre ces mauvaises pratiques.
La semaine dernière, des affrontements ont eu lieu entre pêcheurs de Kayar et ceux de Mboro. Ces affrontements ont fait un mort et plusieurs blessés. Vingt-deux blessés ont été évacués à Thiès pour des soins médicaux. A en croire le président du Conseil local de pêche de Cayar, Mor Mbengue, les pêcheurs de Mboro ne font que violer la loi face à l’interdiction de pratiquer la pêche aux monofilaments dans les côtes de Cayar. Cela a poussé, dit-il, les jeunes du Village traditionnel des pêcheurs à arraisonner leurs pirogues. Après Kayar et Mboro, le lundi 03 avril, des pirogues appartenant à des pêcheurs de Guet Ndar (Saint-Louis) ont été brûlées à Kayar.
Les pêcheurs de la langue de Barbarie sont très en colère et réclament justice. À Saint-Louis, une délégation de pêcheurs Guet-Ndariens s’est rendue après des autorités de la ville lundi après-midi pour alerter sur les attaques que subissent les compagnons à Kayar. Le constat est que ce soit à Kayar ou ailleurs, des pêcheurs artisanaux continuent toujours de recourir aux mauvaises pratiques notamment à des filets mono-filaments aux conséquences néfastes pour la ressource halieutique.
Alors que l’utilisation du filet à mono-filament est interdite au Sénégal depuis 1998, dans le secteur de la pêche, le ministère du Commerce autorise son importation et sa commercialisation au niveau national. Ce qui encourage l’incivisme de pêcheurs artisanaux qui s’obstinent à braver cette interdiction. Toute chose qui remet en cause l’autorité de ’Etat qui doit veiller à l’application stricte de la loi dans son ensemble. En somme, toutes ces tensions sont dues à une mauvaise gouvernance des pêcheries au Sénégal. En effet, une gestion durable des ressources halieutiques profiterait à tous et contribuerait à une meilleure cohésion sociale.